Datées du 11 juillet, les dernières estimations des Nations unies sur la démographie mondiale se font moins importantes que prévu. D’ici à la fin du siècle, la population totale devrait atteindre son pic à 10,2 milliards d’invidivus, avant de décroître doucement.
10,3 milliards d’individus en 2080. Voilà ce qui est désormais attendu. Une révision qui est issue de la baisse de fécondité observée dans de nombreux pays. Le département des affaires économiques et sociales des Nations unies (ONU) se montre aujourd’hui plus mesuré : la population va continuer à croître jusqu’à dépasser les 10 milliards d’êtres humains, mais déclinera ensuite. Un déclin mesuré lui aussi, parce qu’estimé à 10,2 milliards en 2100.
Cette soustraction se ferait en grande partie en raison de la baisse de la fécondité dans certains grands pays, dont la Chine, comme le relève Le Monde. Les retours sont mitigés sur le sujet. Pour certains, cela est le signe d’un meilleur équilibre pour la planèt ; pour d’autres, ce pourrait être le signe avant-coureur d’une inquiétante réduction de l’espèce humaine.
Reste effectivement que l’indice synthétique de fécondité (ISF) a été l’élément essentiel de ces calculs. Vision hypothétique du nombre d’enfants que pourrait avoir une femme au cours de sa vie, il ne capture qu’un instant et peut omettre les naissances à venir dans la vie d’une femme. Selon cet indice, la Chine observe une baisse significative en deux années seulement. Tandis qu’en 2022 l’ISF était de 1,2 enfant par femme, il est aujourd’hui de 1 enfant par femme, soit son niveau le plus bas historiquement.
Cet indice est corrélé avec un seuil de renouvellement des générations attribué dans chaque pays. Celui-ci est fixé à 2,1 enfants par femme, ce que de nombreux pays ne parviennent pas à maintenir aujourd’hui. Certains sont même aux prises avec une fécondité « ultrabasse », soit inférieure à 1,4 enfant par femme. Parmi ces pays, nous retrouvons l’Italie ou l’Espagne pour l’Europe, ainsi que la Corée du Sud.
Par ailleurs, comme le soulignent Les Echos, cette population tend à devenir de plus en plus vieillissante. La hausse de l’espérance de vie, en raison de la lutte contre la faim ou de l’accès facilité aux soins, permet de stabiliser le renouvellement démographique, mais offre en contrepartie une population de plus en plus vieillissante au regard de la baisse de la fécondité. Selon le média, « les deux tiers de la population mondiale vivent dans une région où la fécondité est inférieure à 2,1, le minimum pour assurer le renouvellement des générations ». Par ailleurs, les raisons seraient à trouver auprès des femmes : tandis que la scolarisation des jeunes filles et le recours à la contraception vont croissants, les bébés viennent à manquer. En améliorant les droits des femmes, l’évolution démographique va tendre à se stabiliser. En effet, le rapport de l’ONU souligne qu’en 2024, 4,7 millions de bébés sont nés de femmes ayant moins de 18 ans. Un chiffre qui viendra décroître lorsque les femmes accèderont toutes à une scolarisation et une contraception permettant de choisir de faire des enfants ou non avant la majorité.
Enfin, de nombreux pic de population vont être atteints d’ici à 2054 dans les pays aujourd’hui en croissance, venant stabiliser par la suite les naissances. Des nouvelles que ne voient pas d’un mauvais œil certains experts. Le secrétaire général des Nations unies par exemple, Li Junhua, souligne que cette réduction sur les estimations « est un signe d’espoir ». Permettant de réduire les « pressions sur l’environnement dues à l’impact de l’Homme », le curseur ne serait peut-être pas tant à placer sur le nombre d’êtres humains que sur leur qualité de vie. Un facteur essentiel qui devrait avoir la primauté sur la quantité.
France-Soir