Comme nous l’expliquions il y a plusieurs années, les ondes térahertz peuvent avoir une utilité dans plusieurs domaines : Wi-Fi, sécurité, médical et réseaux de téléphonie mobile 6G. Ces ondes ont l’avantage d’avoir d’« énormes quantités de bande passante […] ce qui pourrait fournir un moyen de répondre aux besoins de débit en Tb/s de la 6G », expliquait Samsung. La 6G devrait avoir des débits jusqu‘à 1 000 fois plus élevés.
Le CNRS rappelle cependant une limitation importante de ces ondes : « les signaux THz s’atténuent rapidement, avec des pertes d’énergie importantes. C’est pourquoi les futurs systèmes de communication sans fil, pour transmettre efficacement les signaux, devront rayonner dans des directions ciblées, par exemple en direction des utilisateurs, afin d’éviter de rayonner l’énergie dans des zones où ce n’est pas nécessaire ». Cela existe déjà en 5G avec le beamforming.
Des chercheurs annoncent avoir réalisé une avancée significative « en réalisant des formateurs de faisceaux THz sur une puce, capables de rayonner dans de multiples directions sur 360° ». Les scientifiques ont fabriqué une puce contenant 184 guides d’ondes, « grâce à une approche de guidage topologique qui permet de juxtaposer un grand nombre de canaux sans qu’ils interfèrent entre eux ». Les faisceaux d’ondes étaient dans le cas présent à 300 GHz, soit dans le bas de la fourchette des THz.
Avec ce démonstrateur, les scientifiques ont créé « des liaisons de 72 Gbit/s sur 300 mm, mais aussi des liaisons multi-point (huit liaisons sans fil simultanées de 40 Gbit/s ou bien la transmission en temps réel de vidéos en haute-définition) ». La direction des faisceaux peut être reconfigurée à l’aide d’un laser, avec une vision à 360°. Le communiqué du CNRS fait suite à une publication scientifique dans Nature.
Ce n’est qu’un début, mais il reste du temps, car la 6G n’est attendue qu’aux alentours de 2030. Et on parle là des débuts de la sixième génération. En France par exemple, la 5G commence seulement à arriver en SA ou StandAlone (sans cœur de réseau 4G, contrairement à la NSA ou Non StandAlone), mais reste cantonnée aux ondes en dessous des 6 GHz. Des expérimentations ont lieu sur la 5G millimétrique, avec des bandes à 26 GHz.