Lundi matin, après une nouvelle nuit d’émeutes, le Médipôle était de nouveau inaccessible pour les patients, mais aussi pour les soignants. Une situation compliquée et un véritable casse-tête pour les dirigeants du CHT.
Un nouveau réveil difficile… Lundi matin, alors que le soleil venait tout juste de se lever, certains membres du personnels soignants se préparaient pour entamer une nouvelle journée de travail. Encore fallait-il qu’ils arrivent à atteindre le Médipôle. A l’image des premiers jours d’émeutes, les abords du Centre hospitalier territorial, à Koutio, ont été intégralement bloqués après une nouvelle nuit d’émeutes et de débordements dans de nombreuses communes du territoire. Les premières navettes qui se sont aventurées sur la SAV (le dispositif étant toujours d’actualité afin d’assurer les allers et venues du personnel entre Nouméa et Dumbéa depuis plusieurs semaines) ont rapidement été contraintes de faire demi-tour face aux barrages réinstallés sur l’axe principal. « On peut parler d’un faux départ », souffle un membre de l’hôpital. « J’attendais la navette à Moselle à 6 heures et, finalement, on a eu l’ordre de ne pas prendre la route. Là, on a vu une navette revenir, elle avait fait demi-tour », raconte une soignante.
Pendant de longues heures hier matin, le Médipôle était ainsi quasi « inaccessible » pour les patients, mais aussi pour les médecins, les infirmiers, les aides-soignants… Certains professionnels ont tout de même réussi à rejoindre l’hôpital… par la mer. C’est le cas de cette soignante, qui est finalement arrivée dans les locaux « vers 11 heures, au lieu de 6h30 habituellement. Et ça pétait de partout, on entendait les détonations ». Ils sont venus s’ajouter aux « quelques personnes qui avaient réussi à arriver à pied » même si elles se comptaient « sur les doigts des deux mains » alors que certaines ambulances auraient apparemment pu passer, de manière assez aléatoire, lors des premières heures de la journée.
Des gardes prolongées ?
Une situation complexe qui replonge immédiatement la population aux premiers jours des événements lorsque les abords du CHT demeuraient une véritable zone de non-droit. « La différence tout de même, c’est que les premiers blocages sont intervenus en semaine. Là, on est sur une fin de week-end avec des effectifs restreint donc. Et, au-delà des urgences, on a déjà des patients sur place et des soins à assurer », poursuit cette source interne au Médipôle. En résumé, ils ne sont pas trop nombreux, loin de là.
D’autant plus que, si le pont des Erudits a pu être libéré à la mi-journée, la situation demeurait précaire et instable dans la zone. « Encore dans l’après-midi, on recevait des messages comme quoi il ne fallait même pas sortir de l’hôpital », explique la soignante, prévoyante, qui avait pris « des affaires de rechange pour plusieurs jours ». Et elle avait raison alors qu’elle est restée dormir sur place hier soir. Avant une nouvelle nuit dans l’enceinte hospitalière ce soir ? « On ne sait pas encore, on attend les précisions. Mais c’est possible qu’on reste jusqu’à mercredi », détaille celle qui avait enchaîné « trente-six heures » au début des émeutes avant que la relève arrive. A moins que, d’ici là, la route vers le Médipôle soit de nouveau accessible et sécurisée.
Claire Gaveau
Article La voix du Caillou
Source Actu NC