Le piratage IPTV continue de poser des défis aux autorités. Un service très populaire se retrouve une fois de plus ciblé par des blocages massifs.
Ces derniers mois, le piratage IPTV a fait l’objet d’une attention accrue de la part des gouvernements et des ayants droit. Au Brésil, une initiative radicale a été lancée pour bloquer les boitiers illégaux en sollicitant même l’aide des hackers. En Europe, des dirigeants de grandes ligues sportives, comme Luigi De Siervo de la Serie A, ont dénoncé l’impact désastreux de ces services sur des industries comme le football, dont les revenus dépendent largement des droits de diffusion. Malgré ces efforts, de nombreux services comme Magis TV parviennent à contourner les blocages et à poursuivre leurs activités illégales.
Magis TV, un service IPTV pirate basé en Chine et très populaire en Amérique latine, est l’un des principaux acteurs de ce marché. Le service offre un accès à des contenus premium via une application Android en échange d’un abonnement, souvent à un prix dérisoire. Aujourd’hui, l’Alliance pour la Créativité et le Divertissement (ACE) a annoncé une nouvelle offensive : environ 70 domaines associés à ce dernier vont être bloqués par les fournisseurs d’accès à Internet en Argentine.
Les blocages s’intensifient contre Magis TV dans toute l’Amérique latine
Outre l’Argentine, des blocages ont été instaurés en Équateur, où plus de 180 adresses IP liées à Magis TV ont été ajoutées à une liste noire. En 2023, plusieurs pays, dont le Chili et la Colombie, avaient déjà pris des mesures similaires. Des messages d’avertissement sont désormais affichés sur les écrans des utilisateurs qui tentent de visionner des flux illégaux. Bien que ces actions réduisent temporairement son accès, le service parvient rapidement à recréer de nouveaux domaines, ce qui rend les efforts de blocage souvent inefficaces à long terme.
Malgré ces blocages massifs, l’ACE estime que Magis TV et ses affiliés continuent d’opérer à travers plus de 370 sites web. Bien que des saisies et des fermetures aient lieu régulièrement, le modèle économique du service repose sur un réseau de revendeurs qui multiplient les points d’accès. Tant que de nouvelles alternatives émergeront, cet acteur restera un adversaire redoutable dans la lutte contre le piratage. Les autorités poursuivent leurs efforts, mais l’envergure de ce phénomène nous montre bien qu’il s’agit d’une bataille de longue haleine.