Saturer l’ennemi avec des essaims de missiles autonomes interconnectés, c’est ce dont est capable la nouvelle gamme Barracuda de l’Américain Anduril. Sa particularité : être facile à produire en masse et à un coût réduit.
Alors que les armées imaginaient des guerres du futur plutôt asymétriquesasymétriques, avec des armements pointus technologiquement et coûteux mais non produits en massemasse, la guerre en Ukraine leur a fait opérer à grande vitessevitesse un virage à 180°. Elles ont pris conscience que deux grandes puissances militaires peuvent s’affronter et conduire une guerre à haute intensité. Une guerre, qui nécessite une masse d’armement colossale, que ne pourraient certainement pas tenir dans la duréedurée bon nombre de pays. Le développement d’armes efficaces, que l’on peut produire rapidement et en masse, est devenu le nouveau leitmotiv de ces armées et l’industrie de l’armement suit le mouvementmouvement.
Outre des drones de combat sacrifiables en raison de leur coût de production raisonnable, les industriels planchent aussi sur la mise au point de missiles de croisière capables d’être produits massivement et rapidement. Ils deviendraient indispensables pour saturer l’adversaire avec une nuée de missilesmissiles. La masse ne rime pas forcément avec la médiocrité et c’est ce que compte démontrer la société Anduril en dévoilant sa nouvelle famille de missiles de croisière autonomes Barracuda. Ces armes peuvent être produites en quantité et rapidement et elles ont néanmoins des capacités technologiques leur permettant de mener des attaques en essaim de façon interconnectée et avec un certain degré d’autonomie. La gamme compte trois variantes de missiles : les Barracuda 100, Barracuda 250 et Barracuda 500. Le numéro de chaque modèle indique la portée de l’engin en milles nautiques : 100 nm (185 km), 250 nm (463 km) et 500 nm (926 km).
Ils peuvent être produits dans n’importe quelle usine
Ces missiles sont propulsés par un turboréacteurturboréacteur et peuvent emporter une charge utile de 45 kilos. Car ces engins peuvent aussi bien embarquer des charges explosives que mener des missions de surveillance. Au niveau de la manœuvrabilité, leur structure peut encaisser des changements brutaux de position avec des accélérations de 5 G. Selon Anduril, ils peuvent également « roder » durant 120 minutes en cas de besoin, puis se ruer ensuite sur une cible.
Pour réduire les coûts, c’est au niveau de la conception modulaire qu’Anduril a concentré ses efforts. Les missiles peuvent être assemblés en deux fois moins de temps qu’habituellement et nécessitent 50 % de matériaux en moins et uniquement une dizaine d’outils, contre 95 % de plus à la normale. Pour les sous-systèmes, des composants standards sont utilisés pour réduire la facture et les contraintes logistiques. Chaque missile coûterait ainsi 30 % de moins à produire.
L’engin a un autre atout. Il pourrait très bien être assemblé sur des chaînes de montage standard d’usines de l’industrie automobileautomobile ou d’électronique grand public. Pour le côté « intelligenceintelligence » du missile, ses capacités collaboratives et autonomes sont gérées par un logiciel baptisé Lattice for Mission Autonomy. Il lui permet d’évoluer en essaim, de collaborer avec des drones et des avions, et de décider de lui-même quel missile sera le plus adapté à une cible et le moment le plus opportun pour la frapper.