C’est en route vers l’aéroport pour prendre son vol pour le Groenland, pays constitutif du royaume du Danemark à l’instar des îles Féroé, où l’activiste écologique canadien Paul Watson a été arrêté, que Lamya Essemlali, présidente de Sea Sherpherd France, nous a accordé une interview.
La militante exprime son indignation face à une arrestation qu’elle considère illégale, son inquiétude face à l’éventualité d’une extradition vers le Japon, pays épinglé plusieurs fois pour ses violations des droits de l’homme en matière judiciaire et carcérale, mais aussi sa satisfaction face à la vague de soutiens que l’emprisonnement de Paul Watson suscite.
« Ça fait chaud au cœur », nous confie Lamya Essemlali.
La présidente de Sea Shepherd France rappelle que le Japon a été condamné par le tribunal de Lahaye en 2017 pour ses chasses à la baleine dans des sanctuaires protégés et souligne que, pour autant, « le Japon est à l’heure actuelle en train de tuer des centaines de baleines, dans le Pacifique nord, en toute impunité ». C’est alors que Paul Watson était en route pour s’opposer à cette tuerie illégale qu’il a été interpellé.
Elle explique aussi pourquoi, d’après elle, l’arrestation de Paul Watson par les autorités danoises a des motifs politiques, liés aux massacres de dauphins dans les îles Féroé, perpétrés au nom de la « tradition » avec la complicité des frégates militaires danoises, et combattus par Sea Shepherd France.
Enfin, Lamya Essemlali pointe « les dérives de la notice rouge » d’Interpol, qui a permis de justifier l’arrestation du fondateur de Sea Shepherd. Dérives évoquées dans un rapport parlementaire européen qui déplore notamment que « les extraditions motivées par des considérations politiques sont souvent provoquées par la publication abusive d’une notice rouge ».
Laurence Beneux