Plus de trois millions de jeunes dans l’Union européenne sont sans emploi et près de dix millions de jeunes n’ont pas fait d’études ou suivi de formation. Partout dans le monde, la crise sanitaire a eu un effet démultiplicateur désastreux sur le chômage des jeunes. Selon un rapport de l’OCDE, les jeunes nés entre 1997 et 2009 ont été les plus durement touchés par la pandémie. Cette tranche d’âge appelée la “génération Z”, a un taux de chômage presque deux fois plus élevé que les autres tranches d’âge dans presque tous les pays de l’OCDE, et bien sûr en France, pays qui se classe dans le top 10 des pire pays de l’OCDE en matière de chômage des jeunes.
La France est au dessus de la moyenne européenne
Selon les données de l’OCDE, la Grèce et l’Espagne sont à la tête des pays avec le plus haut taux de chômage des jeunes avec des taux de 17% et 14%. Alors que la moyenne européenne est de 6,33%, la France connaît un taux de chômage des jeunes de 8,43%.
La génération Z vit le pire moment pour se lancer sur le marché du travail
L’OCDE définit les «chômeurs» comme les personnes en âge de travailler légalement qui n’ont pas de travail, qui sont disponibles pour travailler et ont pris des mesures pour trouver un emploi. La génération Z fait face à deux obstacles pour accéder au marché du travail: d’un côté, ils finissent juste leurs études et sont en concurrence avec des candidats expérimentés; et d’un autre côté, ils cherchent des emplois en grande majorité dans le secteur des services, qui est le plus durement impacté par la crise, comme la restauration ou le tourisme. Aux États-Unis, par exemple, environ 25% des jeunes travaillent ou souhaitent travailler dans les secteurs de l’hôtellerie et des loisirs. Entre février et mai 2020, l’emploi dans ces secteurs a diminué de 41%.
En France le « halo du chômage » concerne surtout les jeunes
Selon les données de l’OCDE, alors que dans certains pays, le taux de chômage a doublé, en France, il a légèrement reculé par rapport à l’année dernière. L’Insee explique ce phénomène par le “halo du chômage« , qui concerne un nombre croissant de personnes, surtout des jeunes, qui aimeraient travailler mais ne trouvent pas d’emploi et n’en cherchent même plus, à cause de la situation actuelle trop incertaine et désespérée. En tenant compte de ces situations, 12,3% des jeunes ayant entre 15-24 ans, (contre 11,4% l’année dernière) sont touchés par le chômage ou le “halo du chômage”.
Quels impacts à long terme ?
Les jeunes privés d’emploi sont plus susceptibles de souffrir de dépression et de problèmes de santé mentale à court terme, sans parler des nombreuses implications de long terme associées. Le chômage des jeunes aura un impact tout au long de leur vie, les forçant à quitter le domicile de leurs parents et à fonder une famille plus tard. Des économistes expliquent que le chômage des jeunes pourrait laisser des «cicatrices»: moins d’expérience, de formation et de revenus. Une étude a révélé que de longues périodes de chômage des jeunes pourrait réduire le revenu à vie de 2%, car ils devront accepter des emplois moins bien rémunérés toute leur vie.
Source FranceSoir