Le chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) Christian Tein, accusé par les autorités d’avoir fomenté les troubles nés de la réforme électorale rejetée par le camp indépendantiste, a été maintenu en détention à Mulhouse, ont annoncé ses avocats à la presse à l’issue d’une audience à huis clos qui se tenait ce vendredi au tribunal de Nouméa.
Quatre autres recours examinés vendredi ont été rejetés par la cour d’appel, dont ceux de Joël Tjibaou, fils du leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou assassiné en 1989, détenu à Nouméa, et de Dimitri Tein Qeneigei, neveu de Christian Tein, détenu à Villefranche-sur-Saône (Rhône).
La cour d’appel a, à l’inverse, a ordonné la remise en liberté sous contrôle judiciaire de Frédérique Muliava, la directrice de cabinet de Roch Wamytan, le président du congrès de Nouvelle-Calédonie, et de Brenda Wanabo, chargée de communication de la CCAT, respectivement détenues à Riom (Puy-de-Dôme) et Dijon.
« On continuera de se battre pour chacun d’entre eux »
« Toutes deux ont toutefois été assignées à résidence sous bracelet électronique en Métropole pendant six mois », a précisé Me Martin Calmet.
« La cour nous a suivis, ça nous rassure sur la poursuite de cette instruction et on continuera à se battre pour chacun d’entre eux », a-t-il poursuivi. Ces personnes n’ont jamais, jamais appelé à la violence et on continuera à se battre dans cette procédure pour démontrer que les infractions retenues contre eux ne se justifient plus. »
« S’il le faut, nous irons devant la Cour européenne des droits de l’homme », a promis, de son côté, Me François Roux, avocat notamment de Christian Tein.
Au total, 11 militants indépendantistes ont été mis en examen le 23 juin, notamment pour complicité de tentative de meurtre et association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime ou d’un délit.
Sur les neuf placés en détention provisoire, sept ont été incarcérés dans des prisons de l’Hexagone, à plus de 17.000 km du Caillou.
Cette décision a suscité la colère du camp indépendantiste, qui a dénoncé une « tactique coloniale », et causé une reprise des violences dans le pays.
Mercredi, la cour d’appel de Nouméa avait déjà décidé du maintien en détention d’un militant. Elle doit examiner un dernier recours le 10 juillet.