Directrice de la mission French Tech depuis trois ans, Clara Chappaz a été nommée samedi secrétaire d’État à l’Intelligence artificielle et au Numérique. Traditionnellement sous tutelle de Bercy, son portefeuille est désormais rattaché au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Sept mois après la nomination de Marina Ferrari, c’est désormais Clara Chappaz qui portera les enjeux liés au numérique au sein du gouvernement Barnier, avec la responsabilité d’un portefeuille remanié à deux égards. D’abord, son périmètre, qui couvre désormais « l’Intelligence artificielle et le Numérique ». Ensuite, son ministère de tutelle : alors que le numérique était traditionnellement rattaché à l’Économie, Clara Chappaz se voit placée sous la houlette de Patrick Hetzel, nouveau ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
« Après 3 années à diriger La French Tech au sein du Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, je suis ravie de poursuivre mon engagement au service de l’action publique sur ces sujets majeurs que sont le numérique et l’intelligence artificielle », s’est réjouie l’intéressée dimanche sur LinkedIn, dans un post dont les commentaires, nombreux, soulignent à quel point Clara Chappaz est bien identifiée dans l’écosystème des startups et de l’entreprenariat.
Un profil « startup nation »
À 35 ans, Clara Chappaz dirigeait en effet depuis trois ans la « mission French Tech », un établissement de 25 agents, rattaché à la Direction Générale des Entreprises et chargé d’animer l’ensemble du réseau French Tech en France et à l’international. Fille de l’entrepreneur à succès Pierre Chappaz (Kelkoo, Teads), elle a précédemment passé trois ans au sein du comité de direction de Vestiaire Collective, une plateforme en ligne dédiée à la mode de seconde main, auréolée du statut de licorne (valorisation supérieure à un milliard d’euros) en 2021.
À la différence de ses prédécesseurs, Clara Chappaz est nouvelle en politique, même si son poste à la French Tech dépendait de Bercy. Elle affiche dans le même temps un profil très « startup nation », qui rappelle plus Mounir Mahjoubi et Cédric O que Marina Ferrari ou Jean-Noël Barrot, alors même que son portefeuille change de ministère de tutelle. C’est d’ailleurs Cédric O qui l’avait choisie en 2021 pour diriger la Mission French Tech.
Quelle sera la portée de ce transfert ? Il faudra attendre les décrets fixant les attributions précises des membres du gouvernement Barnier, mais la démarche interroge, tout comme l’adjonction du terme Intelligence artificielle au maroquin du Numérique. « C’est curieux, comme si l’on pouvait penser un outil d’intelligence artificielle extrinsèque au numérique. Cet intitulé ne rend pas compte de l’importance du continuum cloud, data, IA, que toute politique publique sérieuse en la matière se doit d’embrasser », remarque Henri d’Agrain, délégué général du Cigref.
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