Ce billet n’est en aucun cas sponsorisé par quelque marque que ce soit. Ce nouveau format est simplement le reflet d’un usage personnel et cherche à illustrer la façon dont les nouvelles technologies font évoluer notre quotidien. Bonne lecture !
C’est arrivé à la fin août. Après neuf ans de bons et loyaux services, le lave-vaisselle hérité de ma toute première colocation m’a lâché. Achetée 300 € en septembre 2015, la machine petit format de Boulanger m’a suivi pendant un déménagement, deux ruptures et trois changements de boulot avant de pousser son dernier “brrrrr”.
Bien décidé à ne pas la laisser mourir sans me battre, j’appelle un technicien de Solvarea/Boulanger qui diagnostique une panne de la pompe de vidange. Dans la foulée, je reçois un devis bien au-dessus du fatidique “seuil des 33 %” au-delà duquel on ne répare plus nos appareils. Pas allergique à la vaisselle à la main, je ne voulais pas pour autant bazarder une machine de ce type à cause d’une seule pièce en panne. On ne jette pas sa voiture parce qu’un pneu est crevé ! Je me décide donc à réparer la bestiole moi-même.
Trouver la pièce
Je me mets alors à la recherche de la pièce susnommée. Le lave-vaisselle est vieux, entrée de gamme et affichait déjà une garantie de disponibilité des pièces de seulement cinq ans lors de son achat. Pourtant, je trouve mon bonheur ! Armé de la référence exacte de mon modèle, j’effectue quelques recherches et tombe sur le site de Spareka, qui me certifie que le modèle listé est “100 % compatible” avec mon lave-vaisselle. Je tente.
Au moment de payer, le site me propose un rendez-vous d’accompagnement en visio pour exactement 0 € de supplément. Le bonus réparation ayant été récemment étendu aux actes de réparation à distance, la plateforme peut se permettre de proposer des rendez-vous “gratuits” à celles et ceux qui veulent mettre les mains dans le cambouis (enfin, dans l’eau sale dans le cas qui nous intéresse).
La commande passée, Spareka me demande de choisir une date et une heure de rendez-vous dans les 15 prochains jours. L’entreprise faisant appel à une cinquantaine de techniciens freelance pour assurer ses rendez-vous, les créneaux sont donc pléthoriques (toutes les 10 min de 8h à 22h environ). En trois clics, le rendez-vous est pris, la commande validée et ma pompe de vidange se met en chemin.
Les mains dans le cambouis
Une fois le colis récupéré, j’attends sagement la date fatidique. Entre la réservation et le rendez-vous, moult emails et SMS m’expliquent comment le rendez-vous va se dérouler, de quels outils j’aurai besoin et comment joindre le technicien attitré. Une plateforme au design quelque peu spartiate me permet même de communiquer avec ce dernier et de compléter mon dossier avec les informations pertinentes à la réparation (photos de l’appareil, numéro de série, etc.).
Le jour J, je déconnecte en prévision ma machine du circuit de plomberie et l’installe au milieu de la cuisine, ventre à l’air. Je me connecte ensuite depuis mon téléphone à la plateforme de visio de Spareka et attends sagement que le technicien arrive. Pas besoin de télécharger une application, de renseigner un code secret ou quoi que ce soit : une simple page web accessible depuis n’importe quel navigateur autorise la mise en contact. Une bonne chose pour ceux qui n’ont pas toujours la place pour installer des apps supplémentaires sur leur téléphone. L’expérience est basique (avec un bouton pour basculer entre le module photo avant et arrière, un pour couper le micro et la caméra, un pour raccrocher), mais suffisante.
À l’heure pile, Corentin, le technicien qui m’a été attribué, se connecte. Présentations faites, nous nous attaquons alors à la réparation. En guise de préambule, il m’explique le fonctionnement des différents éléments de mon lave-vaisselle. La communication est claire, les explications précises et le fait d’en apprendre un peu plus sur le fonctionnement de sa machine est très appréciable. Jongler avec le téléphone dans une main tout en inspectant les entrailles de l’appareil n’est pas toujours facile, d’autant moins quand il s’agit de montrer certains éléments à l’écran. Mais la machine n’étant pas terriblement complexe ou miniaturisée, on s’en sort.
Posé virtuellement sur un support de téléphone maison fait de cale-porte et de Patafix, Corentin m’indique où se trouve la pièce à changer et m’explique étape par étape le processus de démontage. Un à un, j’enlève les câbles qui tiennent la pompe en place puis, d’un simple quart de tour, je démonte la pièce défectueuse, laissant la place à la nouvelle. Le moment aurait été diablement satisfaisant si l’opération ne s’était pas finalement avérée simple comme tout. Quelques cliquetis de clavier plus tard, Corentin m’indique comment remonter la nouvelle pièce. Quart de tour, câble, câble (dans le bon ordre) : et voilà, la pièce est changée !
Une seconde vie bien méritée
Légèrement incrédule, je demande au technicien si c’est tout ce qu’il y avait à faire et il m’assure que c’est le cas avec un sourire. Le dossier rempli de son côté, Corentin me demande alors de faire un test et propose de me rappeler 1 h plus tard pour s’assurer que tout va bien. Quelques contorsions plus tard, la machine est rebranchée au circuit et le doux bruit de la pompe de vidange se fait immédiatement entendre. Après un cycle rapide, aucune fuite ou implosion de la machine à déclarer. Ça y est, mon petit lave-vaisselle vient de gagner quelques années de vie supplémentaires.
J’envoie quelques vidéos des différents bruits de l’appareil à Corentin via la plateforme de chat intégrée à Spareka, puis il me rappelle pour m’assurer qu’aucun comportement anormal n’est à déclarer. Il m’informe que la pièce est garantie trois mois et m’indique que si des problèmes se manifestent dans un second temps, il sera alors possible de reprendre rendez-vous pour les diagnostiquer. Un email récapitulatif me synthétise tout cela et me félicite d’avoir réussi ma réparation. Trop occupé à savourer la victoire de mes deux petites mains sur l’obsolescence annoncée de mon lave-vaisselle, je l’archive distraitement.
Résultat des courses : une centaine d’euros économisés et la satisfaction incalculable d’en avoir appris un peu plus sur le fonctionnement d’un appareil qui m’appartient et d’avoir épargné à la planète des kilos supplémentaires de déchets électriques.
Impressions et conclusion
Sceptique sur le fonctionnement de la réparation en visio (quiconque a déjà essayé d’aider à distance une personne ayant un problème sur son ordinateur saura pourquoi), je dois avouer être ressorti très agréablement surpris de l’expérience. Ayant déjà mis les mains dans les entrailles de la machine précédemment (on ne tient pas la rubrique Tech + durable des Numériques pendant six mois sans adopter quelques réflexes), j’étais résolument confiant dans mes capacités de bricolage, mais l’accompagnement d’un expert m’a donné le boost de confiance nécessaire pour me lancer dans l’aventure.
Les seuls petits points noirs relèvent plus de problématiques techniques mineures. La plateforme de gestion du dossier chez Spareka est quelque peu austère, l’envoi de pièce jointe pas franchement facile (j’ai dû me résoudre à utiliser un lien WeTransfer pour les vidéos citées plus haut), et le nombre de SMS et emails (huit chacun environ) encadrant la commande et le rendez-vous en visio sont légèrement excessifs. Au-delà de ces soucis un peu annexes, l’expérience est franchement plus fluide et efficace que je ne l’aurais pensé.
Bien moins compliqué qu’on ne pourrait le croire, le fonctionnement de nos appareils électroménagers n’est pas si obscur, pourvu que l’on sache tenir un tournevis et être bien accompagné. Même des personnes peu bricoleuses auraient, je le parie volontiers, réussi l’opération haut la main. Encore faut-il avoir l’envie de se lancer dans l’aventure, et c’est sans doute ce levier qui limite encore le plus le recours à la réparation à distance. Les économies réalisées par rapport à une intervention à domicile ou au potentiel rachat d’une machine sont néanmoins suffisamment substantielles pour être convaincantes.