C’est devenu, depuis 2011, une tradition respectée à chaque changement de présidence. Il y a 13 ans, Roch Wamytan se tenait devant Harold Martin au centre d’un hémicycle dont il venait de prendre la tête qu’il s’apprêtait à diriger pour la première fois. Aujourd’hui, c’est à son tour de laisser sa place, après huit années sur le perchoir, dont cinq consécutives. Ce mercredi 4 septembre avait lieu la cérémonie de passation de la présidence du Congrès, une semaine après l’élection de Veylma Falaeo.
Discernement
Devant les manous et les colliers de coquillages de la coutume qui les séparaient, le désormais ex-président a voulu transmettre un peu de son expérience à sa jeune successeur. « Je suis ici pour vous encourager et vous dire de faire preuve de discernement, a conseillé Roch Wamytan. Pour faire de la politique, il faut se forger une cuirasse, autrement on produit trop d’états d’âme qui viennent polluer le débat politique. Vous avez encore le temps de vous forger cette cuirasse et de devenir un leader de paix.«
« Je suis ici pour vous encourager et vous dire de faire preuve de discernement », a conseillé l’expérimenté Roch Wamytan, qui a passé huit années à présider le Congrès. Photo Baptiste Gouret
Une paix que le conseiller de l’UC-FLNKS et Nationalistes, qui reviendra siéger au sein de son groupe dès la prochaine séance du Congrès, pense « fragile » au sein de cet hémicycle. « Le Congrès doit rester le sanctuaire du débat politique, mais depuis quelques mois il est le lieu d’invectives régulières entre les représentants du peuple« , a déploré Roch Wamytan.
Les nouveaux membres du bureau et de la commission permanente du Congrès étaient également présents à la cérémonie de passation. Photo Baptiste Gouret
« Beaucoup d’espoir »
Cette passation intervient dans un contexte de crise, près de quatre mois après le déclenchement des violences. L’occasion, selon l’ancien président du Congrès, de « tout remettre à plat » pour mieux aborder les défis qui n’ont pas été relevés ces trente dernières années. « L’évolution de ce pays n’a pas profité à tous et la lutte contre les inégalités a prouvé son inefficacité. Le contexte actuel doit nous pousser à nous réinterroger.«
Veylma Falaeo a dit prendre ses nouvelles fonctions « avec beaucoup d’espoir » et la volonté de « faire avancer les choses ». Photo Baptiste Gouret
Veylma Falaeo, quant à elle, a tenu à « remercier » celui que son groupe, l’Éveil océanien, a porté chaque année à la tête du Congrès depuis 2019 « dans l’espoir du meilleur pour notre pays« . « Aujourd’hui, j’accepte cette grande responsabilité. Ce n’est pas une tâche facile, mais je reçois ce relais avec beaucoup d’espoir.«
L’ancien président et sa successeur, entourés des nouveaux membres du bureau et de la commission permanente du Congrès. Photo Baptiste Gouret
Les Nouvelles Calédoniennes
Source www.lnc.nc