La Nouvelle-Calédonie entre dans une période de sécheresse. Face au déficit de pluie déjà constaté, et vu le niveau dans certains captages ou réservoirs, plusieurs mairies ont pris des mesures. De la consigne à l’interdiction, en passant par les coupures, il s’agit de contenir la consommation d’eau potable.
Canala, Farino, Houaïlou, Poindimié, Poum, Poya et Sarraméa. Au moins sept communes de la Grande terre ont déjà agi pour tenter de faire baisser la quantité d’eau que leurs habitants consomment. Le but est de préserver la ressource, qui commence déjà à diminuer, voire à manquer de façon très localisée.
La mairie de Canala s’est mise à interrompre la distribution par moments et par endroits. Depuis le 6 septembre, elle s’arrête entre 20 heures le soir et 5 heures le matin dans les secteurs de Nighou, Nickelor et Nakety.
Même prudence à Poum, région confrontée année après année aux difficultés d’accès à l’or bleu. Le 9 septembre, la mairie a fait savoir que « pour partager la ressource entre tous les habitants », elle se voyait « contrainte de mettre en place des périodes de restriction, par secteur ». Selon le lieu, l’eau est fermée la nuit (vers le village, à Tiabet et à Golone), la journée (à la pointe Nord) ou certains jours. Exemple côté de Pengaï, où elle n’est accessible que le mardi, le jeudi et le samedi, de 6 heures à 9 heures.
À Houaïlou, il a été décidé de fermer le réseau sur certains points du 9 au 15 septembre. L’eau a été coupée entre 21 heures et 5h30 du côté de Nedivin, au village et vers Paraouiye. Dans le secteur de Kamoui, Neaoua et Gouareu, c’était en journée, de 14 heures à 17 heures.
Pendant ces interruptions de service, il est demandé de garder les robinets fermés. Plus globalement, les usagers sont priés de réserver l’eau pour les usages domestiques. À Canala, « il est rappelé que durant cette période, l’arrosage prolongé des plantes, le lavage des véhicules et toutes autres utilisations abusives seront interdites ». À Houaïlou, la population est invitée à « limiter l’arrosage des jardins, le lavage des véhicules et l’irrigation des exploitations agricoles ».
Farino a pris un arrêté qui interdit « les utilisations dites de confort de l’eau provenant du réseau communal de distribution » (remplissage total des piscines, lavage des terrasses…).
Dans cet esprit, Poya a interdit le lavage de véhicule, l’arrosage des murs extérieurs des bâtiments ou encore le nettoyage des devantures de commerce.
La mairie de Poindimié, elle, liste une série de consignes, comme « réduire la consommation d’eau au strict nécessaire », « réparer les fuites sur les réseaux de distribution à domicile et surtout les doter de robinets », « signaler aux agents communaux les fuites observées sur le réseau communal »…
Sarraméa s’est fendu ce lundi d’un message similaire. Les tourniquets d’arrosage ouverts en continu, on oublie !
Ce n’est sans doute que le début. Dans la zone VKP (Voh, Koné et Pouembout), le syndicat intercommunal qui gère le service de l’eau potable a commencé à sensibiliser ses abonnés. « Les différentes ressources que nous exploitons montrent depuis quelques semaines des premiers signes de tarissement significatifs », a-t-il prévenu, en fin de semaine dernière. « On a des premiers indicateurs qui montrent que la sécheresse arrive », confirme Arnaud Banfi, le directeur du Sivom. « On est attentifs et on suit ça de près. » La chasse au gaspillage est lancée. D’ici la fin du mois, l’étape des restrictions sera peut-être franchie. Le « comité sécheresse » de la zone VKP a prévu de se réunir dans la semaine.
Outre-mer la 1ère – nouvelle calédonie
Source la1ere.francetvinfo.fr