Prise de parole inédite pour la présidente de la province Sud en ce jour de fête nationale. Alors que la Nouvelle-Calédonie connaît de nombreuses exactions depuis le 13 mai dernier, Sonia Backès s’est exprimée ce soir dans une allocution solennelle diffusée sur sa page Facebook. Selon elle, « l’autonomisation des provinces peut présenter une opportunité de construction. »
35 minutes de discours, presque deux mois jour pour jour après le début des émeutes en Nouvelle-Calédonie, la présidente de la province Sud a pris la parole ce dimanche 14 juillet à 18h15.
Après avoir eu une pensée pour les Calédoniens qui souffrent de la crise actuelle, le personnel soignant, les pompiers et les forces de l’ordre, Sonia Backès a remonté le fil du temps, dit-elle « parce que certains ont, ces dernières semaines, instrumentalisé notre passé ».
« Une mise au point historique » avec ce qu’elle dénonce comme « les ambiguïtés de l’accord de Nouméa » qui s’est rapidement attardé sur la création des provinces. Évoquant une minoration des voix des habitants de la province Sud, la clef de répartition, ou encore « un exode massif vers le sud », Sonia Backès appelle à « profiter de cette crise pour réformer notre système ».
La présidente de la province estime cependant que « notre plus grosse perte ces derniers mois, c’est celle de l’espoir du vivre ensemble », parlant même « d’un coup fatal à cet idéal ». « Il y a en Nouvelle-Calédonie une partie de la population que ne souhaite pas de ce vivre ensemble. » Et d’ajouter que « le monde kanak et le monde occidental ont, malgré plus de 170 années de vie commune, des antagonismes encore indépassables. »
« Aucun des deux camps n’a réussi à convaincre l’autre. » C’est dans ce contexte que la présidente de la province veut proposer avec « force et conviction de nouvelles perspectives ».
Selon elle, « une réforme institutionnelle visant à l’autonomisation des provinces doit être désormais sérieusement envisagée. Elle doit être perçue comme une nécessaire évolution vers une coexistence pacifique et respectueuse entre des communautés de valeurs qui, bien que différentes, partagent un même territoire. »
Puisque le vivre ensemble est un échec et que l’affrontement n’est plus tolérable, marchons côte à côte.
Sonia Backès, présidente de la province Sud
Et de conclure, « ce soir, devant vous, j’appelle solennellement les indépendantistes à revenir à la table des négociations. »
Retrouvez l’allocution de Sonia Backès en intégralité ci-dessous :
Outre-mer la 1ère – nouvelle calédonie