Depuis l’insurrection du 13 mai, les finances des collectivités calédoniennes sont en grave difficulté en raison des destructions causées par les émeutes et de l’effondrement des contributions fiscales et sociales des entreprises.
Les trois provinces demandaient depuis longtemps au gouvernement de prendre en charge les coûts de l’aide médicale, conformément à la loi organique. Ce dernier l’avait accepté cette demande, mais demandait un délai. Aujourd’hui avec seulement 3 milliards de capacité de règlement pour 30 milliards de créances, la Nouvelle-Calédonie ne peut plus honorer ses obligations financières envers les autres collectivités.
De son côté, privée de 9 milliards de recettes, la province Sud, proche de la cessation de paiement, doit prioriser les salaires de ses employés et doit donc suspendre certaines dépenses comme l’aide médicale, pour payer ses fonctionnaires.
La province des Îles Loyauté, quant à elle, a déjà mis en place des mesures similaires depuis le début de l’année mais sans annonce officielle. Les personnels de santé et les pharmacies n’ont pas été rémunérés depuis plusieurs mois, et de nombreux établissements refusent déjà de traiter les patients bénéficiaires de l’aide médicale de cette province.
À partir de lundi, la suspension de l’aide médicale affectera 26 000 titulaires de la carte d’aide médicale. Les prestataires de santé pourront choisir de continuer à soigner ces patients, en espérant un remboursement futur lorsque les finances s’amélioreront, probablement dans quelques mois.
Le ticket modérateur pour les soins médicaux passera également de 10% à 20%, augmentant ainsi la charge financière pour les patients.
Le coût total de l’aide médicale est de 6 milliards. En suspendant cette aide, la province Sud espère économiser suffisamment pour garantir le paiement des salaires, qui représentent une dépense mensuelle de 1,8 milliard, au-delà du mois de juillet.