Un chantier de recherches archéologiques préventives non loin de Dijon permettait il y a quelques mois de retrouver des structures vieilles de plus de 3 000 ans. Certaines découvertes, étonnantes, éclairent les chercheurs sur la vie sur place durant le Néolithique.
Vu du ciel, on croirait voir un symbole énigmatique. Une structure longue de plusieurs mètres est étudiée par les archéologues, après des fouilles organisées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) à proximité de Dijon. Le chantier s’est déroulé dans la vallée de l’Ouche, en amont de l’extension d’une gravière. Dans un long communiqué publié le 5 avril, l’institution détaillait le résultat des recherches, s’étendant sur trois zones de 60 000 mètres carrés au total.
Trois enclos imbriqués du Néolithique
La structure retrouvée en Côte d’Or est constituée de trois enclos : deux parties en arc de cercle sont accolées à un enclos central circulaire. Les archéologues de l’Inrap n’ont pas réussi à établir une datation concrète du site, et des analyses au carbone-14 sont en cours pour en apprendre plus. Mais des artefacts exhumés dans le secteur permettent de déterminer une période d’occupation.
Parmi les objets examinés par l’Inrap, sont comptabilisés un poignard, sept pointes de flèches en pierre, un briquet en silex et deux brassards d’archer. Les puits fouillés et les artefacts déterrés laissent penser que le site était utilisé durant le Néolithique jusqu’à une période tardive de l’âge du fer. Plus précisément, les peuplades locales auraient constitué des sortes de nécropoles, guère plus grandes qu’une centaine de mètres carrés. Ont été entreposés dans les puits des restes incinérés, comme le démontrent des fragments d’os calcinés.
Une étude des échanges commerciaux durant le Néolithique
Si l’âge du lieu est désormais estimé par les chercheurs, des zones d’ombre subsistent. L’Inrap n’a pas précisé la potentielle utilité des enclos. Servaient-ils à stocker du bétail propre à la consommation, étaient-ils destinés à réunir des animaux tels que des chevaux ? La question est complexe, la consommation animale ayant évolué au cours de la Préhistoire et de l’Antiquité, avec notamment un déclin des élevages bovins pendant l’âge du bronze.
Un autre point pique l’intérêt des scientifiques : les matériaux utilisés pour concevoir certains des objets recouvrés. Notamment les brassards d’archer, fabriqués avec du bronze et de la pyritepyrite, et le poignard dont la composition se décline en un « alliagealliage cuivreux ». Une étude approfondie de ces artefacts offrirait des indices probants sur les échanges commerciaux durant le Néolithique, induisant une compréhension plus vaste du mode de vie des populations de la région il y a plus de 3 000 ans. La fouille s’est achevée en février 2024, toujours selon l’Inrap. Aucune autre information n’a été communiquée depuis le mois d’avril sur le sujet. Les avancées seront toutefois autant d’éléments qui habiliteront les historienshistoriens à dresser une chronologie plus fiable de la région.