Réunis en Azerbaïdjan par le Groupe d’initiative de Bakou, plusieurs représentants de mouvements indépendantistes ultramarins ont formé le Front international de libération des colonies françaises. Ils prônent l’indépendance vis-à-vis de la France et critiquent « la politique raciste et les répressions » supposées de l’État.
Des représentants de formations indépendantistes françaises se sont accordés jeudi sur la création d’un « front de libération » commun lors d’un congrès organisé en Azerbaïdjan, en pleine tension entre Paris et ce pays du Caucase.
« Les dirigeants des partis se sont entendus pour créer le Front international de libération des colonies françaises », a indiqué le Baku Initiative Group (BIG), une organisation promue par l’État azerbaïdjanais ayant soutenu ce congrès.
« Le programme futur du Front sera d’unir les efforts des colonies dans leur processus de décolonisation », a ajouté le BIG, précisant que les représentants avaient dénoncé dans une déclaration commune « la politique raciste et les répressions » supposées de l’État français.
Ce « Congrès des Colonies françaises », tenu sur deux jours à Bakou, la capitale azerbaïdjanaise, était organisé officiellement par l’Union populaire pour la libération de la Guadeloupe, avec le soutien du BIG. Mercredi, au début de la réunion, l’organisation a annoncé le lancement d’une bourse pour inciter les étudiants ultramarins à venir étudier en Azerbaïdjan.
Selon ses organisateurs, le congrès a réuni des représentants d’une vingtaine de partis et mouvements indépendantistes, venus notamment de Corse, de Nouvelle-Calédonie, de Polynésie française, de Guadeloupe et de Martinique (Caraïbes).
Des représentants de Saint-Martin et de l’île de Bonaire, deux territoires néerlandais de la mer des Caraïbes, étaient présents en tant qu’invités d’honneur, toujours selon les organisateurs.
Bakou reproche à la France d’être une alliée majeure de l’Arménie, qui a soutenu pendant trois décennies des séparatistes dans la région disputée du Haut-Karabakh, finalement reconquise entièrement par l’armée azerbaïdjanaise en septembre 2023.
Paris, pour sa part, a accusé Bakou de chercher à s’ingérer dans sa politique intérieure, en particulier lors de la crise en Nouvelle-Calédonie, territoire français secoué depuis mai par un mouvement de révolte meurtrier.
La participation d’élus calédoniens au congrès de Bakou a suscité de vives critiques de la part des partis non indépendantistes en Nouvelle-Calédonie. Le député calédonien Nicolas Metzdorf a notamment saisi la procureure de la République de Paris, invoquant des faits supposés de « trahison ».
Avant le début des violences en mai, un mémorandum de coopération avait été signé le 18 avril entre le Parlement azerbaïdjanais et le Congrès de la Nouvelle-Calédonie. L’été dernier, une autre conférence organisée à Bakou avait convié des militants de Martinique, de Guyane française, de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie.
Outre-mer la 1ère – nouvelle calédonie