Oui. La nouvelle est tombée chez nous aujourd’hui : l’ex-futur à nouveau Président putatif des USA, candidat jusqu’alors affiché du parti démocrate bien que non encore investi officiellement par lui, « Papy Joe » a jeté l’éponge.
Il l’a annoncé aux Américains dans un courrier daté de samedi qu’il a appelé « Lettre à la Nation », et dans lequel il justifie « sa » décision en ces termes : « Dans l’intérêt de mon pays et de mon parti, je dois renoncer. » Mais, c’est aussi sous la pression de son parti, et tout est allé très vite.
Si j’ai mis « sa » décision entre guillemets, c’est parce que nul n’est dupe du fait que ce n’est pas lui, très certainement, qui l’a prise. Manifestement, il a été conduit à le faire. Par qui ? Les responsables du parti démocrate. Surtout par ceux qui financent la campagne de son candidat.
En effet, les sondages d’opinion étaient autant catégoriques qu’unanimes : ils donnaient Joe Biden largement battu, très largement battu, même, face à Donald Trump. D’autant plus après leur débat du 27 juin, où Trump n’hésitât pas la pique : « Je ne sais vraiment pas ce qu’il a dit à la fin de cette phrase. Je ne pense pas non plus qu’il sache ce qu’il a dit. »
Pire !
L’incontinence communément physique et intellectuelle dont ses détracteurs républicains le taxent ouvertement, est relayée, en off, au sein de son propre camp. Y compris par les « people » qui, il y a peu encore, lui apportaient un soutien indéfectible. Le plus connu d’entre eux, George Clooney, avait justement demandé (c’était jeudi, je crois) à son « poulain » de se déporter. Au profit de qui ? Bin… de quelqu’un d’autre. De n’importe qui d’autre, en fait. Car, effectivement, n’importe qui d’autre un tant soit peu connu et non-grabataire, fera mieux l’affaire que l’octogénaire Joe « Bidon » (1).
(Credit : Riss de CharlieHebdo réagissant à la tentative d’assassinat de Trump et à l’état de santé de Biden)
Cela n’arrange pas les affaires de Donald Trump. On peut donc affirmer, sans risques de se tromper, qu’il n’est absolument en rien dans la tentative « d’assassinat » politique, elle, aboutie et désormais actée, menée par les médias américains, qui ont visé Joe Biden ces dernières semaines, après chacun de ses meetings.
Quant à la question que tout le monde se pose, parmi ceux que ça intéresse, c’est évidemment celle-ci : « kicéki » va remplacer Joe Biden, dans la course à la présidentielle, comme candidat du parti démocrate ?
Actuellement, la tendance la plus marquée penche en direction de Kamala Harris. Elle a déjà obtenu le soutien du clan Clinton, et Obama, et en moins de 24 heures a récupéré plus de 80 millions de dollars de dons. Un signe qui ne trompe pas aux États-Unis, où l’argent roi est faiseur de roi.
Néanmoins, tout d’abord, Gavin Newsom, Gretchen Whitmer, Josh Shapiro, etc., ils sont légion, les autres élus démocrates de poids, qui peuvent concurrencer la vice-présidente lors du choix officiel du candidat du parti, à savoir lors de la convention qu’il tiendra en août.
Ensuite, hélas pour elle, Kamala Harris a bénéficié du soutien total public de Joe Biden, afin, je cite, de « battre Donald Trump. »
Cela m’étonnerait beaucoup que les dirigeants démocrates et sponsors ne se posent pas la question avant d’opter pour Kamala Harris. En effet, avoir le soutien public d’une personne donnée largement perdante dans les sondages d’opinion, transférant cette défaite annoncée sur le candidat qui est soutenu par cette personne, ne parait pas un ticket gagnant au jeu d’une élection sincère et vérifiable.
Et c’est là que l’argent et les médias entrent en jeu. Au lendemain de l’apport du soutien de Joe Biden à Kamala Harris par le biais d’une déclaration et une conversation téléphonique, les médias, à l’unisson, apportent à leur tour un plein et entier support à la vice-présidente. Sans bien sûr omettre les éléments de langage agréés qui louent l’acte héroïque de retrait de Joe Biden en faveur de la démocratie ! Tout en omettant de rappeler que Joe Biden n’a pas été vu en public depuis le 17 juillet et qu’il est censé avoir eu la covid et reçu dix doses du Paxlovid du laboratoire Pfizer, ni même que son état de santé interpelle depuis longtemps les observateurs. Saluons cependant le fait que le médecin de la Maison-Blanche fournisse, en toute transparence de son plein gré, un bulletin de santé du président. Ce qui n’est pas le cas du Dr Perrochon, médecin chef de l’Élysée qui n’assiste visiblement pas Emmanuel Macron à tenir les promesses de transparence qu’il a pris envers les Français. Le service n’est vraiment plus ce qu’il était en France.
Kamala Harris s’est d’ailleurs rendue hier en « urgence » à Wilmington dans le Delaware, sans motif apparent. Serait-ce pour un transfert plus rapide que prévu de la responsabilité présidentielle ?
L’investiture du parti démocrate est donc on ne peut davantage incertaine.
Démocrate « par filiation », encarté démocrate qu’il fut pendant longtemps, et honorablement considéré qu’il est, à la fois par les sympathisants démocrates et aussi par les supporters de Trump, Robert Francis Kennedy Junior (alias « Robert Kennedy Junior »), fils du Président John Fitzgerald Kennedy assassiné le 22 novembre 1963, aurait été le candidat idéal pour les démocrates.
Malheureusement pour eux, en théorie seulement.
Investi qu’il est contre la collusion générale, dans tous les domaines et à tous les niveaux, qu’il dit exister entre les démocrates et les républicains (2), Robert Kennedy Junior a décidé de se présenter à la présidence américaine comme candidat indépendant.
Et on le comprend ! Je vous en reparlerai dans un prochain édito.
Aux États-Unis les choses vont vite, très vite, car en moins d’une semaine le narratif est passé « d’une santé quasiment à toute épreuve » pour le GI Joe Biden, à l’avènement d’une nouvelle candidate, au soutien des principaux démocrates, au transfert des fonds de campagne de Joe Biden vers celle de Kamala Harris et peut-être à une accélération du transfert des fonctions de président. Bye Bye Joe.
1) Joe « Bidon » est l’appellation affectueuse, mais taquine, elle aussi, que les détracteurs Français de Joe Biden lui donnent, fans qu’ils sont du « patriote » revendiqué qu’est Donald Trump. Le reste, c’est sa vie privée. Comme « Les Inconnus » le disent dans « Stade 2 », sketch parodique de l’émission télévisé éponyme, vedette des années 70 et 80 : « Cela ne nous regarde pas. »
2) la collusion que Robert Kennedy Junior appelle « l’état profond. » C’est en référence au fait que (et, c’est une chose connue, avérée, admise par tous aux États-Unis) les deux partis sont financés par les grands trusts américains, et qu’en conséquence, toujours d’après lui, que ce soit le candidat démocrate ou le candidat républicain qui est élu Président des États-Unis, les tenanciers véritables du pouvoir, ce sont les dirigeants de ces monstres financiers. Actionnaires majoritaires qu’il affirme être les commanditaires de l’assassinat de son père, celui-ci ayant entrepris, paraît-il, quelques jours ou semaines avant sa mort, de tenter de mettre fin à la mainmise totale que ces grands trusts auraient sur ce pays. Et donc sur le monde ! Quel dommage qu’il n’ait pas réussi. Henri Wallace, vice-président de Franklin Delano Roosevelt de 1941 à 1945, avait annoncé vouloir s’y employer. Heureusement pour lui, cela ne lui a pas coûté la vie, uniquement d’être remplacé par Harry Truman lors de la convention démocrate de 1945, par le truchement funeste pour tous les peuples du monde, de ce qui demeure la magouille électorale américaine officielle la plus grossière et la plus connue. Elle est intervenue où ? Dans ce lieu du crime organisé américain qui est également le plus connu : la ville de Chicago. Si cela vous intéresse, je vous en reparlerai aussi lors d’un prochain édito.
Xavier Azalbert, France-Soir