Parmi les trois suspects qui étaient mis en examen, un Nouméen a été identifié comme l’auteur présumé du tir qui a coûté la vie du jeune Jybril Salo, le 15 mai, à Tindu, aux premiers jours des émeutes en Nouvelle-Calédonie. Il a été placé en détention provisoire le 10 juillet et transféré dans une prison métropolitaine.
L’après-midi du 15 mai, Jybril Salo a perdu la vie à Nouméa d’une balle dans le dos. C’était au troisième jour des émeutes qui ont secoué l’agglomération nouméenne, dans le sillage de l’opposition au dégel du corps électoral. L’étudiant de dix-neuf ans originaire de Maré se trouvait dans le quartier de Tindu, au fond de la presqu’île de Ducos, à hauteur d’un point de blocage. Et d’après un communiqué du parquet diffusé ce mardi, le tireur présumé a été identifié.
Rappelons que dans cette affaire, une information judiciaire a été ouverte trois jours après le drame, le 18 mai. Trois habitants des environs ont alors été mis en examen pour meurtre. Trois personnes qui ont reconnu avoir tiré en direction de manifestants, « dans un contexte de menace et d’intimidation à leur égard », rapporte le procureur de la République. Tous ont d’abord été assignés à résidence sous surveillance électronique, « dans l’attente des suites de l’enquête visant à déterminer lequel des trois était le réel responsable de la mort de la victime ».
Or, d’après Yves Dupas, « il résulte des investigations diligentées par le magistrat instructeur, notamment des expertises techniques et balistiques, que le tir mortel a pu être attribué à l’un des trois auteurs présumés ». Autre information majeure qui en découle : « Le 10 juillet, le mis en examen identifié comme l’auteur du tir a été, à la suite de ces nouveaux éléments, placé en détention provisoire et immédiatement transféré dans un établissement pénitentiaire dans l’Hexagone. »
Les deux autres sont mis hors de cause, toujours « au vu des conclusions des expertises techniques et balistiques ». Ils ont été placés sous le régime de témoin assisté et la mesure d’assignation à résidence a été levée. L’un des deux est un agent de la police nationale et d’après le procureur, il a « fait l’objet de nombreuses menaces de représailles à la suite de ces faits ».
Dix personnes ont été tuées par balle dans le contexte des émeutes calédoniennes, huit civils et deux gendarmes, selon le bilan officiel des autorités. Le 15 mai a été la journée la plus endeuillée, avec la mort violente de Jybril Salo, mais aussi de Stéphanie Doouka et Chrétien Neregote dans la zone industrielle de Ducos, puis du mobile Nicolas Molinari à La Coulée au Mont-Dore.
Outre-mer la 1ère – nouvelle calédonie