Oui. Emmanuel Macron a beau soutenir le contraire ; à savoir que c’est le public qui s’est défilé ; dès lors qu’il est patent que (officiellement pour « des raisons de sécurité ») le public a été interdit d’accès sur quasiment tout le chemin qu’il a parcouru en voiture durant ce défilé du 14 juillet 2024 (comme on peut le voir sur cette photo), ça serait plutôt effectivement lui qui s’est défilé. Les Français ont bel et bien été privés de défilé, puisque celui-ci a été privatisé.
« Il a fait comme avec EDF-GDF, EADS, ALSTROM et Cie : il a privatisé l’avenue Foch » ont dit certains à ce sujet, taquins et observateurs. Avant d’ajouter « c’est un ancien banquier alors les privatisations et cessions d’entreprises, il sait ce que c’est ! »
Malheureusement pour la vedette officielle du jour (en tant que chef de l’État et des Armées dont on recherche toujours le bulletin de Santé car son médecin, un instant porté disparu, n’en a pas publié depuis 2020 malgré les engagements de transparence qu’il a pris), ok, cela lui a permis de ne pas se faire copieusement « siffler » à nouveau (conformément à la tradition qu’il a instituée), mais, le pauvre, il se l’est fait « souffler », cette fois, la vedette.
Par qui ?
Par Donald Trump.
Eh oui !
Comme si les moqueries permanentes dont Emmanuel Macron est l’objet, partout dans le monde, ne suffisaient pas déjà à ce qu’il se sente seul au monde, quand arrive le moment où, normalement, le président de la République de France doit copieusement être applaudi par la foule, dû hommage rendu à la fonction, lors de ses interventions publiques commémoratives, voilà qu’un ex-Président américain lui vole la vedette (malgré lui), le jour de la Fête Nationale française, en se faisant tirer dessus un 14 juillet.
Décidément, en matière de diplomatie, le respect du protocole n’est plus ce qu’il était.
Bin si !
Donald « Trompe la mort » pile le 14 juillet (heure française), lors d’un meeting en extérieur, c’est un peu comme si Emmanuel Macron se faisait tirer (dessus), pile le 4 juillet, lors d’une soirée privée à l’Élysée, c’est-à-dire le jour anniversaire de la Fête Nationale américaine, lui exprès pour faire la nique à l’Amérique. Une question se pose : est-ce qu’Emmanuel Macron « Trompe » la France en privatisant l’avenue Foch pour se défiler de la foule lors de ce défilé ?
Non. Très sincèrement, pour une fois, je compatis : sur ce coup, vraiment, il n’a pas eu de bol.
Blague à part, cette nouvelle déconvenue est l’occasion de rappeler un fait historique qui me semble important, qui concerne justement notre « Bastille Day » comme disent les anglo-saxons.
La célébration de notre Fête Nationale, à la date du 14 juillet, a été instituée par la loi du 6 juillet 1880. C’est intervenu pour commémorer la « Fête de la Fédération » de 1790 : un grand moment « d’unité nationale retrouvée » avait-on titré à l’époque.
En fait, ç’a consisté à transformer le Champ-de-Mars en un vaste cirque, une fosse d’une capacité de 100 000 spectateurs, et au centre de laquelle on a élevé « L’autel de la patrie ». Louis XVI vint de Saint-Cloud donner un coup de pioche. On a chanté le « Ah ! Ça ira ! » Les soldats se mêlèrent aux Gardes Nationaux, et les Fédérés venus de la province furent au moins 50 000.
Hélas pour lui, le bon roi Louis XVI n’a pas compris que ce jour-là symbolisait la victoire des loges maçonniques sur « Le Trône et l’Autel », et que, par ce coup de pioche qu’il a donné, il a signé l’arrêt de mort de la monarchie dite « de droit divin. »
Et oui.
La suite, vous la connaissez : 1792, Première République, 1848, Deuxième République, 1871, Troisième République, 1946, Quatrième République, 1958, Cinquième République, et 2017, élection d’Emmanuel Macron.
Comme quoi, pour nous autres Français lambda aussi : quand ça veut pas, ça veut pas !
Xavier Azalbert, France-Soir