» Je sens sur mes épaules la charge de ce qui a été le combat, l’engagement du député Pidjot « , député de l’Union calédonienne de 1964 à 1986, » c’est une charge que je compte assumer avec détermination pour que notre parole, en tant qu’indépendantistes, soit entendue ici au sein du Palais Bourbon « , a déclaré Emmanuel Tjibaou, au micro de notre partenaire Outremers360.
Élu le dimanche 7 juillet, le nouveau député de la seconde circonscription souligne la » prise de conscience « de l’électorat indépendantiste » des enjeux qui étaient rattachés à la députation « . Jusqu’ici peu mobilisé sur les élections législatives, l’électorat indépendantiste s’est en effet largement déplacé aux urnes pour celles de 2024, amenant une participation record de plus 70 % pour ce scrutin.
« Donner du corps à cet élan »
Une mobilisation qui s’explique, estime le député, par » le passage du projet de loi constitutionnelle sur le dégel du corps électoral aux élections provinciales « , dont l’adoption d’abord par le Sénat puis l’Assemblée nationale a provoqué une crise jamais vécue sur l’archipel depuis les » Evénements » des années 1980. Et donc, pour le mouvement indépendantiste calédonien, cela se traduit par la nécessité de porter sa parole directement à Paris, sans passer par des intermédiaires.
» Le projet indépendantiste est aujourd’hui appréhendé, compris pour ce qu’il est, comme une perspective d’avancer dans la poursuite au moins de l’Accord de Nouméa « et » accompagner le pays vers sa pleine émancipation « , indique Emmanuel Tjibaou, avant de poursuivre : » Charge à nous, signataires de l’accord de Nouméa, le FLNKS, les Loyalistes et l’État français, de finalement s’atteler à donner du corps à cet élan démocratique. Qu’on soit indépendantiste ou loyaliste, le taux de participation a montré aussi la volonté de nos compatriotes de faire confiance aux signataires des accords de Matignon-Oudinot et de celui de Nouméa ».
« Dégager une piste de sortie »
Parmi les sujets prioritaires que le député indépendantiste entend défendre à l’Assemblée nationale figure bien évidemment la « crise économique » que traverse le Caillou. « C’est une période très difficile sur le plan économique. Et pour nous, une part de la solution, c’est de trouver une assise institutionnelle qui nous permettra, par la suite, de dégager une piste de sortie », qui soit « économique, institutionnelle autant que politique ».
Et pour faire avancer ses dossiers, Emmanuel Tjibaou devra rejoindre un groupe politique, de gauche naturellement, a-t-il assuré. Mais pour l’heure, le député ne s’est pas encore décidé. « Je fais des entretiens, on écoute tout le monde et on regarde ce qui est le plus pertinent pour nous ».
Les Nouvelles Calédoniennes