Depuis le week-end dernier, la Corée du Sud est en proie à une guerre des sexes, notamment alimentée par une vidéo promotionnelle malheureuse de Renault. C’est dans la vidéo de lancement du nouveau Grand Koleos, qui signait la promesse d’une relance des ventes dans le pays, qu’un geste malheureux a fait son apparition. Le constructeur automobile français est depuis pris dans la tourmente d’un débat sociétal, source d’un vif émoi sud-coréen.
Le correspondant des Échos à Tokyo, Yann Rousseau, rapporte auprès du média français les déboires de la marque au losange. Dans une vidéo YouTube, on pourrait y observait une de ses employées adresser un geste de la main soupçonné de signifier une revendication misandre : elle rapproche son pouce et son index dans ce qui est perçu comme une référence à la petite taille du sexe masculin. La campagne de promotion tourne au vinaigre et de nombreux utilisateurs poussent des cris d’effroi sur les réseaux sociaux. Le geste en question serait un signe de ralliement des féministes extrémistes.
Alors, tandis que le pays se divise en raison d’une guerre des sexes, la communication des sociétés se fait la plaque tournante de prises d’opinion et les appels au boycotte pleuvent. D’une part, la marque au losange est ternie ; d’autre part, le mouvement « 4b » s’impose dans le débat public du pays et revendique le boycotte des hommes. Ce seraient des milliers de Coréennes qui refuseraient de se marier, de coucher ou de faire des enfants avec des hommes.
Suite à ce forfait, la filiale coréenne de Renault est contrainte de formuler de plates excuses pour tenter d’obtenir le pardon de la population choquée. Pour bien faire, Renault Korea Motors présente ses « excuses sincères auprès de tous ceux qui se sont sentis mal à l’aise à cause [du] récent contenu promotionnel interne ». Finalement, ce sont les femmes qui s’indignent, notamment pour la sanction appliquée à l’employée responsable du geste obscène. Le serpent se mord la queue et la firme ne sait plus où donner de la tête.
Le moment tombe mal. La controverse intervient dans un moment où le constructeur automobile cherchait pourtant à récupérer quelques parts de marché dans la pays. Pour ce début d’année, le français peine à s’insérer et ne capte que 2% des ventes. Le nouveau modèle du Grand Koleos se voulait alors comme un concurrent direct aux SUV premium déjà implantés sur le marché, à savoir Hyundai et Kia. Par cet incident, le modèle est mis en lumière sous un angle que ne pouvait envisager l’entreprise…
Source France-Soir