Depuis la crise déclenchée le 13 mai, les huit salariées du Musée maritime sont au chômage partiel. L’établissement a fermé ses portes durant un mois, avec des moments d’intenses inquiétudes. « À un moment, tout brûlait à Nouville« , se souvient Valérie Vattier, directrice du musée. « Avec son époux, ils ont déménagé la collection Lapérouse, qui est une collection d’État, pour la mettre en sûreté« , souligne Alain Le Breüs, président de l’Association du Musée maritime. L’établissement a finalement rouvert ses portes à la mi-juin, sans la salle Lapérouse.
Des perles en verre et des objets d’échanges des navigateurs au XVIIIe siècle qui composent de la collection Lapérouse du Musée maritime de la Nouvelle-Calédonie. Photo Aurélia Dumté
« Au début, il y avait une certaine retenue« , constate la directrice. Les entrées participent au budget, et actuellement, la fréquentation a drastiquement baissé. Avant les émeutes, « nous avions environ 1 200 visiteurs par mois. Depuis les vacances scolaires d’août, les choses s’améliorent, nous avons eu une bonne fréquentation, mais nous ne sommes qu’à une centaine de visiteurs mensuels. Nous n’avons plus les scolaires, ni les touristes, ni les croisiéristes, nous avons donc beaucoup moins de recettes », précise Valérie Vattier, directrice de l’établissement.
Mécénat
Géré par une association, le Musée maritime fonctionne essentiellement grâce à d’aides publiques. « Actuellement, nous vivons sur une subvention de la province Sud versée en avril, nous faisons nous-même le ménage !« , souligne la directrice. « Les subventions du gouvernement et du Port autonome sont en pause, Enercal s’est mis en retrait… Nous avons des promesses, mais si nous n’avons pas de versement le mois prochain, c’est une catastrophe, avant tout pour l’équipe, qui est très investie et solidaire« , estime Alain Le Breüs, président de l’association. « La Ville de Nouméa et l’État, via la Mission aux affaires culturelles, devraient nous verser des aides d’ici peu« , espère la directrice.
Pour autant, la situation des lieux de patrimoine et de culture est très critique actuellement. « Les personnes peuvent faire un don défiscalisé au titre du mécénat au Musée, ou encore devenir membre de l’association« , précisent Valérie Vattier et Alain Le Breüs. Des bénévoles qui sont d’ailleurs chaque samedi dans l’espace muséal afin d’orienter, accompagner et informer les visiteurs. « Il faut que le musée vive ! »
Les Nouvelles Calédoniennes
Source www.lnc.nc