Afin de limiter les dérives observées par le paiement en espèces au Japon, la Banque du pays prend le parti d’émettre de nouvelles versions de ses billets de 1 000, 5 000 et 10 000 yens. Alors que les Japonais règlent encore aux deux tiers avec de la monnaie, la Banque du Japon prend le parti d’innover sur ce qui tend ailleurs à disparaître : le billet de banque.
Il serait, selon les informations du Figaro, le pays possédant le ratio entre le nombre de résidents et le nombre de billets de banque en circulation le plus élevé. Selon Statista, celui-ci est de 23,4%, tandis qu’il se présente à 11% en France.
Dans l’objectif d’éviter aux faussaires de perpétuer la falsification des billets de banque, les nouveaux billets prêts au lancement connaîtraient des avancées techniques inédites. Parmi elles, les personnages représentés sur les billets se présenteraient sous forme d’hologrammes en 3D. Alors, selon l’angle du billet, ces derniers changent d’apparence. Par ailleurs, une marque tactile permet aux mal-voyants de mieux les identifier.
Au moment du lancement, le Premier ministre du pays, Fumio Kishida, déclarait : « J’espère que ces nouveaux billets donneront un coup de fouet à l’économie japonaise ». Un enthousiasme que nous peinons à imaginer, mais qui révèle pourtant une pratique ancrée dans le pays nippon. Selon le média français, ceci est rendu possible par le très faible taux de criminalité locale, instaurant une certaine confiance dans la pratique du règlement en espèces.
Cependant, cette évolution opérée pour les billets de banque a un coût non-négligeable. Loin de concerner uniquement les billets, il est aussi nécessaire de remplacer des millions de lecteurs numériques de billets dans le pays, ainsi que les guichets bancaires automatiques ou les distributeurs de boissons. Un changement que certains ne peuvent se permettre, comme les petits restaurateurs qui devraient réinvestir dans de nouvelles machines enregistreuses.
Un coût qui apparaît alors démesuré face au coût des contrefaçons. La mise à niveau sur le territoire national est évaluée à 1 600 milliards de yens (10 milliards de dollars) tandis que la contrefaçon ne représentait en 2023 que 6 millions de yens (38 000 dollars). Voilà une prise de décision bien rapide pour endiguer un phénomène qui apparaît anecdotique. Un trait qui contraste avec la prise de décision des pays européens.
Cependant, bien qu’impressionnants par ses innovations techniques, les billets de banque pourraient mettre dans le rouge de nombreux commerçants afin de s’adapter à l’ère du temps.
France-Soir