Depuis 14 heures, ce vendredi 30 août, les délégations indépendantistes sont accueillies à la tribu de Pagou, à Koumac, pour l’ouverture du 43e congrès du FLNKS, qui doit se tenir jusqu’à samedi soir. Un rendez-vous très attendu, alors que la Nouvelle-Calédonie traverse une crise sans précédent depuis le déclenchement des violences, le 13 mai, et que le camp indépendantiste commence à rompre sous les divisions.
Initialement prévu le 15 juin, le congrès avait été reporté après l’arrivée en nombre de militants de la CCAT, désireux d’y participer. Cette fois, la CCAT sera bel et bien représentée, tout comme l’Union calédonienne (UC) et le Rassemblement démocratique océanien (RDO). Le congrès se déroulera toutefois sans le Palika ni l’Union progressiste en Mélanésie (UPM). Les deux partis fondateurs du Front ont déploré un manque de concertation et des conditions ne permettant pas des débats apaisés pour justifier leur absence.
Fouille des véhicules et alcool interdit
Pour garantir le bon déroulement du congrès, le comité organisateur de Hoot Ma Whaap et de Nixumwaak (Koumac) a instauré plusieurs mesures de sécurité, à commencer par la « fouille des véhicules » et l’interdiction du port d’arme ou de tout « objet pouvant être identifié comme arme blanche » sur le site. La consommation d’alcool est également interdite, ainsi que la prise de photographies ou l’enregistrement de vidéos.
Les délégations ont été accueillies dès 14 heures. Photo Relais CCAT Nixumwaak
Les deux journées de concertations entre les différents « groupes de pression » indépendantistes doivent aboutir à la construction d’une « unité qui permettra à notre pays de se libérer du joug colonial français« , indique dans un communiqué Laurie Humuni, secrétaire générale du RDO, actuellement à l’animation du bureau politique du FLNKS. Réuni jeudi 29 août à Dumbéa, le bureau politique du Front a défini l’ordre du jour. En premier lieu, il s’agira d’évoquer la « gouvernance du FLNKS« . Certains militants ont la ferme intention de porter Christian Téin, leader de la CCAT emprisonné en France depuis le 24 juin pour son rôle présumé dans les émeutes, à la présidence du Front. Une candidature soutenue par l’Union calédonienne.
Quatre thèmes ont par ailleurs été identifiés et seront abordés lors d’ateliers de discussions : l’identité kanak (les langues, la culture, le vivre-ensemble…), la jeunesse (éducation, formation, insertion professionnelle…), les enjeux sociétaux (sanitaires et sociaux, les défis environnementaux…) et la reconstruction économique (bilan du 13 mai, diversification économique, économie verte…). L’essentiel des débats aura lieu samedi après-midi. Ce vendredi est en effet dédié à l’accueil des délégations, au protocole coutumier et aux discours liminaires de chaque groupe de pression. Au terme des deux jours d’échanges, des résolutions devraient être adoptées afin notamment de définir la stratégie « pour atteindre notre objectif, une Kanaky libre et indépendante« .
Les Nouvelles Calédoniennes
Source www.lnc.nc