Les émeutes qui ont éclaté en Nouvelle-Calédonie le 13 mai 2024, et qui sont toujours en cours ont et vont avoir des répercussions dévastatrices tant sur le plan économique que social. Cette crise a engendré des pertes considérables pour les entreprises locales et les institutions publiques, mettant en lumière les défis auxquels est confrontée cette collectivité d’outre-mer.
Le Syndicat “la Fedé” a dressé un aperçu simplifié des impacts principaux, et la facture donne le vertige…
Impact sur les Entreprises
L’une des conséquences les plus immédiates des émeutes est la destruction massive des entreprises. Selon les chiffres disponibles :
→ Entreprises touchées : 699 entreprises ont été directement impactées, dont 55% ont vu leurs locaux endommagés à plus de 50%. 98% de ces entreprises se situent dans le grand Nouméa.
→ Secteurs affectés :
– Commerce : 212 entreprises
– Industrie manufacturière : 74 entreprises
– Construction : 68 entreprises
– Santé humaine et action sociale : 53 entreprises
– Hébergement – Restauration : 51 entreprises
– Activités immobilières : 51 entreprises
– Autres activités : 190 entreprises
Les pertes de recettes fiscales et de cotisations sociales pour ces 699 entreprises sont colossales :
– Impôt sur les sociétés : 2,5 milliards FCFP
– Cotisations sociales : 7,9 milliards FCFP
Globalement, 1210 entreprises ont subi les conséquences de la crise, entraînant des pertes supplémentaires :
– Impôt sur les sociétés : 1,8 milliards FCFP
– Cotisations sociales : 7 milliards FCFP
Impact sur le secteur éducatif
Les émeutes ont également touché le secteur éducatif, avec des dégâts importants sur les infrastructures scolaires :
→ Établissements totalement dégradés :
– Primaire – maternelles : 4
– Secondaire : 2
→ Établissements partiellement dégradés :
– Primaire – maternelles : 12
– Secondaire : 6
→ Nombre d’élèves impactés : 8 076
Ces destructions compromettent la continuité de l’éducation pour des milliers d’élèves, posant des défis importants pour le système éducatif local.
Conséquences Financières pour le Secteur Public
→ Les répercussions financières sur le budget public sont considérables :
– Pas de versement de centimes additionnelles et des taxes affectées.
– Dotations mensuelles aux provinces réduites : 3,7 milliards, au lieu de 5,2 milliards FCFP.
– Diminution du FIP (Fonds Intercommunal de Péréquation) : 1,6 milliard FCFP.
– Mandats en attente de paiement : Plus de 20 milliards FCFP.
→ La fiscalité pour 2024 est également affectée, avec des réductions significatives :
– Diminution de la fiscalité : 31,5 milliards FCFP
– Diminution du budget de répartition : 27,8 milliards FCFP
– Diminution du budget de reversement : 3,7 milliards FCFP
Coût du Chômage Spécifique
→ Les émeutes ont conduit à une crise de chômage spécifique, touchant directement 675 entreprises
– Total : 4 700 salariés
– Partiel : 9 400 salariés
– Coût estimé du chômage spécifique : 28,2 milliards FCFP d’ici le 31 décembre 2024
Coût Global de la Crise
→ L’impact financier global des émeutes est extrêmement élevé :
– Impact sur les bâtiments en Nouvelle-Calédonie : 19,7 milliards FCFP (en attente de nouvelle évaluation).
– Impact sur les bâtiments des autres collectivités (communes, provinces, établissements scolaires, etc.) : 13,5 milliards FCFP (en attente de nouvelle évaluation).
Coût total estimé de la crise : 265,8 milliards FCFP. 120,8 milliards concerne la sphère publique et 145 milliards la sphère privée
Cette insurrection a engendré des conséquences financières et sociales catastrophiques. L’impact sur les entreprises, le secteur éducatif et le budget public est monumental. La communauté locale et les autorités devront travailler de concert pour gérer cette crise et mettre en place des stratégies de reconstruction et de soutien économique afin de restaurer la stabilité et favoriser la reprise économique.