Lundi 26 août, le président du Medef, Patrick Martin, rouvre la brèche de l’emploi des seniors. Alors que la rentrée se présente comme mouvementée, le mouvement patronal s’engouffre dans la vague et propose de reprendre les négociations entourant l’emploi des seniors. Des négociations qui avaient pourtant tourné au vinaigre en début d’année avec les partenaires sociaux.
Le 10 avril, nous apprenions qu’après trois mois d’échanges, il a été impossible pour les syndicats et le patronat de parvenir à un « nouveau pacte de la vie au travail ». Une démarche qui consiste à proposer une meilleure fin de carrière pour les salariés.
En remettant le sujet sur la table pour cette rentrée, le président du Medef prévient : si débat il doit y avoir, un point essentiel doit cependant être respecté, à savoir l’entente sur la baisse des cotisations prévues par l’accord de novembre dernier qui entourait l’assurance-chômage. Celui-ci n’est pas allé jusqu’au bout du processus en raison de l’absence d’homologation par l’État.
Les réactions ne se font pas attendre. « Il ne faut pas se moquer du monde […] . Si la négociation sur l’emploi des seniors a échoué en avril, c’est à cause du patronat, et singulièrement du Medef, qui avait refusé d’entendre les propositions des syndicats. » affirme la CGT par le biais de sa secrétaire générale, Sophie Binet. Celle-ci pointe par ailleurs quel ironique étonnement peut susciter les propos de Patrick Martin, affirmant vouloir défendre le dialogue social, alors qu’il soutient en parallèle la réforme des retraites.
Toujours selon Sophie Binet, user d’un conditionnement au dialogue par l’obligation de respecter la baisse des cotisations est « un grossier discours de chantage ». Les mots ne sont pas tendres, et le pavé dans la mare lancé par le président du Medef aura manqué de subtilité pour espérer faire mouche. Une sortie de route qui n’aura cependant pas suscité que des mécontents. Le secrétaire général de Force Ouvrière (FO), le président de la CFE-CGC ou encore le Président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CPME) se montrent quant à eux plus mesurés. Les fins de carrière restent « un enjeu prioritaire ». Alors, «s’il y a bien un thème sur lequel les acteurs sociaux doivent prendre leurs responsabilités, c’est celui de l’emploi des seniors », affirme François Asselin.
Une ouverture en demi-teinte sur de nouvelles négociations donc. Le tour de force ne fait que commencer.
France-Soir