La présidente du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les homme (HCE) Sylvie Pierre-Brossolette, accusée en interne d’avoir tenu des propos sexistes et racistes, est limogée « dans l’intérêt du service » et remplacée par l’ex-ministre Bérangère Couillard, selon un arrêté publié mercredi au Journal Officiel.
« Par arrêté du Premier ministre en date du 16 juillet 2024, il est mis fin, dans l’intérêt du service, aux fonctions de Mme Sylvie Pierre Brossolette en qualité de présidente du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes », peut-on lire.
Elle est remplacée par Bérangère Couillard, ex-ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et ancienne députée de Gironde, battue lors des dernières élections législatives.
Mediapart avait révélé en mai une lettre datée du 2 janvier 2024 dans laquelle les salariés du secrétariat général du HCE disaient avoir été « témoins, de manière fréquente, de propos à la limite de la légalité tenus par la présidente et les coprésident.es ».
L’équipe dirigeante était notamment accusée d’avoir tenu des « propos violents sur le ton de l’humour contribuant à banaliser et diffuser la culture du viol et à culpabiliser les victimes », des « propos stigmatisants pour les personnes LGBT+ réitérés en dépit de mises en garde sur le sujet », ou encore des « propos racistes et islamophobes ».
Contactée par l’AFP à l’époque, Mme Pierre-Brossolette avait « contesté formellement » les accusations portées contre elle et avait dénoncé une « volonté de déstabiliser » le HCE et sa ligne « abolitionniste et universaliste ».
Créé en 2013 sous le quinquennat de François Hollande, le HCE, rattaché à Matignon, est notamment chargé de rédiger chaque année un rapport sur l’état du sexisme en France et d’évaluer les politiques publiques en matière d’égalité entre les femmes et les hommes.
AFP