« C’est une bonne alternative au trajet en voiture. C’est pratique et le parcours est agréable« , lance Ayron, l’un des passagers du bateau, encore loin d’afficher complet. Depuis ce mercredi, des navettes maritimes relient Port-Moselle à Numbo et à Nouville. Une initiative mise en place par deux acteurs, l’Agence calédonienne de l’énergie (ACE), et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), qui vise à compenser le réseau de bus, à l’arrêt depuis le début de la crise.
Les premiers usagers de ce mode de déplacement alternatif semblent pour l’instant satisfaits : « On était bloqués au niveau de la circulation, donc c’est plus sûr comme ça. Du moment que ça me permet d’aller travailler, moi je me fiche du moyen de transport« , avance Jérôme, employé d’une entreprise de métallurgie à Numbo.
Un public ciblé
En misant sur les quartiers de Nouville et de Numbo, le projet cible un public précis : « On espère que les étudiants et les travailleurs vont s’emparer du dispositif« , explique Pauline Pobès, chargée de communication à l’ACE. Pour autant, en ce jour d’inauguration de ce service, seule une étudiante a emprunté les navettes. « Il faut le temps que les gens aient l’information et qu’ils puissent s’organiser. Je pense que c’est pratique pour eux, d’autant que beaucoup d’élèves ne peuvent pas se rendre à l’université actuellement« , poursuit Pauline Pobès.
Pauline Pobès et Laurence Haddou, membres de l’ACE. Photo E.H.
Par ailleurs, les travailleurs des nombreuses entreprises présentes en baie de Numbo pourraient également être intéressés par ce moyen de transport. « On soutient à fond l’initiative ! » s’exclame, enthousiaste, Alain Giraud, vice-président de l’association Numbo Développement, qui réunit les sociétés implantées dans ce secteur. D’après lui, ce projet aurait même dû voir le jour plus tôt : « Ces navettes viennent compléter un dispositif défaillant mais il est dommage qu’on ait attendu d’être en crise pour trouver cette solution« .
« Une décarbonation des transports »
Au-delà du côté pratique des navettes, l’ACE veut tendre vers un modèle de transport plus propre. « L’objectif, c’est d’avoir un schéma de transition écologique, en allant vers une décarbonation des transports. Il y a une part importante d’effet de serre par habitant en Nouvelle-Calédonie« , détaille Laurence Haddou, ingénieure énergie et experte en mobilité active.
Selon les calculs de l’agence, ce co-transport en bateau doit permettre de réduire significativement l’empreinte carbone par habitant. Les navettes peuvent également accueillir à leur bord des trottinettes ou des vélos pliables pour ceux qui voudraient se déplacer plus loin que le port.
La navette maritime dispose de 12 places. Photo E.H.
Encore en phase de test
Pour l’heure, le projet est en phase de test. L’enjeu principal : évaluer la pertinence et l’utilité du transport, qui dispose de 12 places par navette. Le dispositif pourrait évoluer en fonction des demandes de ses utilisateurs, notamment au niveau des horaires.
Si ces navettes sont censées durer jusqu’au 8 octobre, elles pourraient être amenées à continuer au-delà de cette date si elles trouvent leur public : « C’est voué à vivre après nous si quelqu’un d’autre souhaite s’emparer du projet« , lance comme une bouteille à la mer Pauline Pobès.
Les Nouvelles Calédoniennes