La taxe sucre est entrée en vigueur ce dimanche 1er septembre. Elle s’applique sur certains produits alimentaires et boissons sucrées. Premiers concernés : les importateurs et les producteurs locaux, qui la jugent inappropriée dans le contexte de crise.
« Le nouvel or blanc calédonien« , plaisante un pâtissier basé à Nouméa. Du sucre, il y en a en quantité dans son laboratoire. C’est ici que sont fabriquées artisanalement dix-huit sortes de biscuits et de viennoiseries. Parmi les produits les plus sucrés : des brownies et des muffins au chocolat et à la vanille. « Pour que ça brille et que ça soit beau, il faut du sucre. Pour qu’il y ait du goût, il faut du sucre » certifie Jonathan Sarthou, gérant de Cake factory. C’est un vrai exhausteur de goût naturel : forcément, il en faut dedans. Aujourd’hui le problème c’est qu’on est à 210 francs pacifique, mais avec toutes les taxes qu’on va prendre sur ce muffin, on va se retrouver avec des produits qui vont nous revenir au moins à 230-235 francs, taxe comprise. »
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Car plus le produit contient de sucre, plus il en coûtera aux importateurs et aux producteurs locaux. Cette taxe pénalise l’activité du chef d’entreprise, dans un contexte déjà très défavorable. « Cela a un impact énorme sur certains produits ! Tant à l’importation des matières premières, tant à la transformation, et tant à la distribution du produit. Aujourd’hui c’est une double, voire une triple peine pour le consommateur. »
Pour la fédération des industries de Nouvelle-Calédonie, la mesure tombe au plus mal en cette période de crise. « On a toujours été favorable à cette taxe sucre, mais la mise en œuvre aurait pu attendre début 2025 sans difficulté, et notamment pour la coordonner avec la réforme de la TGC qui doit se mettre en place, estime Xavier Benoist, président de la Finc. Et puis ça manque profondément de communication de la part du gouvernement, pour expliquer aux Calédoniens que les prix vont augmenter sur les produits sucrés, pour faire évoluer la consommation vers des produits moins sucrés. »
On est à bout de souffle, on ne pourra pas absorber cette taxe. On cherche déjà l’argent pour payer les taxes actuelles…
Jonathan Sarthou, gérant de Cake factory à Nouméa
Avec cette réglementation, le gouvernement veut inciter les industriels à diminuer la teneur en sucre de leurs produits, mais aussi entraîner un changement dans les habitudes de consommation, par l’augmentation des prix. Rendement estimé par le gouvernement : 1,5 milliard de francs par an.
Le reportage de Sheïma Riahi et Nicolas Fasquel :
Outre-mer la 1ère – nouvelle calédonie
Source la1ere.francetvinfo.fr