Les craintes soulevées par les médicaments génériques en France pourraient être plus éclatantes que jamais. Après un communiqué de l’Agence nationale du médicament (ANSM) ce mercredi 3 juillet, sept médicaments sont remis en cause et voient leur autorisation de mise sur le marché (AMM) suspendue.
Parmi les médicaments suspendus, nous retrouvons l’Olanzapine Arrow, le Neviparine Arrow, le Metformine et le Tramadol Almus, mais aussi l’Ibuprofène Liderlens. Une suspension immédiate qui crée l’inquiétude, avec le rappel précipité des lots présents dans les pharmacies. D’autres médicaments restent cependant en circulation, tandis qu’ils sont eux aussi dans le viseur.
C’est à la suite d’une inspection du Comité des médicaments à usage humain (CHMP), l’une des cellules de l’Agence européenne du médicament (EMA), que des irrégularités sont remontées chez l’un des plus grands fournisseurs mondiaux de médicaments génériques, à savoir Synapse Labs en Inde. Suite à cette inspection en fin d’année 2023, l’EMA recommande le 21 mars 2024 de suspendre la commercialisation de 72 médicaments en France. Selon son rapport, « pour la majorité des médicaments testés, les données justificatives étaient manquantes ou insuffisantes pour démontrer la bioéquivalence. » De quoi soulever « de sérieuses inquiétudes quant aux données des études de bioéquivalence menées ».
Alors, l’ANSM s’engage sur le retrait immédiat de sept médicaments, un ratio bien maigre. Cependant, la sauvegarde de 41 autres médicaments est justifiée comme étant un « report de suspension d’AMM ». En effet, cet arrêt pourrait créer « une situation critique pour la continuité des soins des patients ». Ces médicaments sont notamment indiqués dans les soins cardiologiques, oncologiques ou encore de diabétologie. En ce qui concerne les 22 médicaments restants, de nouvelles études de bioéquivalence ont été menées et concluent à la possibilité « de ne pas suspendre les AMM de ces médicaments. »
L’agence du médicament se veut rassurante quant à ces nouvelles mises en garde et assure que « à ce jour, aucun signalement de sécurité ou de perte d’efficacité n’a été rapporté » pour les sept médicaments dont l’AMM a été suspendue. Alors, le changement de médicament ne s’opérerait qu’à partir du renouvellement d’ordonnance, où le médecin optera pour un nouveau médicament commercialisé par un autre laboratoire. De quoi donner l’impression que l’on ménage la chèvre et le chou.
Source : France-Soir www.francesoir.fr