C’est grâce à la signature d’un décret et d’un arrêté, ce lundi 8 juillet, que les industriels ont à présent l’autorisation d’utiliser, selon certaines règles d’utilisation, les eaux recyclées. Celles-ci vont pouvoir figurer comme l’un des ingrédients entrant dans la composition de denrées alimentaires.
On n’arrête pas le progrès ! Ce texte, qui permet aux industriels de gagner en sobriété sur leur eau, était attendu par le secteur de l’agroalimentaire. Le plan eau présenté par le gouvernement en mars 2023 ouvrait la voie à la levée de mesures réglementaires restrictives, assurant vouloir faciliter la valorisation des eaux usées. Le voici qui porte enfin ses fruits plus d’une année après.
L’objectif de telles mesures est de réduire la pression grandissante subie chaque année sur la ressource et ainsi assurer aux industriels une régularité dans son accès et son coût. Depuis 2023, l’objectif est le suivant : obtenir la réutilisation de 10% des eaux usées après un processus de recyclage à l’horizon 2030.
Selon Ouest France, en Bretagne tout du moins, la nouvelle réglementation va connaître son plus fort impact sur les postes de nettoyage. Ce serait 43% de l’eau des entreprises du secteur qui serait utilisée pour des opérations de nettoyage, qui jusqu’ici ne pouvait se faire qu’avec de l’eau potable. L’Association Bretonnes des Entreprises Agroalimentaires (ABEA) chiffre quant à elle à 55% les entreprises agroalimentaires de la région ayant en tête un projet de recyclage de leurs eaux.
Les eaux traitées et recyclées pourront par ailleurs être utilisées afin de permettre la préparation, la transformation ou la conservation des denrées alimentaires destinées à la consommation humaine. Pour autant, les gardes fous sont, selon les documents officiels, importants. En effet, tout ceci ne peut se faire qu’avec l’accord des préfets, passé une phase d’étude où les industriels doivent compiler un dossier assurant, entre autres, le respect strict des garanties sanitaires demandées.
Le ministère de l’Agriculture affirme alors que ce nouveau dispositif va permettre une économique drastique sur l’eau, allant « de 15% à 80% en eau potable ». Ceci permettra par ailleurs de « réduire significativement les prélèvements dans la ressource naturelle, notamment en période de sécheresse ».
A priori, aucune ombre au tableau, si ce n’est le poids administratif que semble requérir la démarche pour les industriels souhaitant bénéficier de ce nouveau bon point écologique.
France-Soir