Imaginez une chute des températures de 56 °C en l’espace de moins de journée… C’est ce à quoi ont été confrontés les habitants d’une petite ville du Montana, aux États-Unis.
Browning, au nord du Montana, est une ville connue dans le monde entier : non pas pour sa communauté amérindienne Blackfeet et le musée qui y est dédié sur place, ni pour ses jolies collines sauvages, mais pour sa météométéo complètement folle. Le 23 janvier 1916, la température est passée de + 7 °C, à – 49 °C le matin suivant, soit une chute du mercuremercure de 56 °C ! Comment est-ce possible ? Browning se situe près de la frontière canadienne, dans une zone où les changements de masses d’air peuvent arriver subitement.
Le « Siberian Express », une descente d’air polaire ultra-rapide
La ville bénéficie d’un climat continental et semi-aride, avec des grands extrêmes : parfois plus de 30 °C l’été et très souvent en dessous de -20 °C l’hiver. Les températures peuvent s’élever brusquement si de l’air chaud est transporté par les ventsvents Chinook qui soufflent depuis l’océan pacifique jusque sur les montagnes, ou bien lorsque de l’air chaud et humide remonte du golfe du Mexique.
À l’inverse, les températures peuvent chuter en quelques heures seulement lorsqu’une masse d’air glacial en provenance de l’Arctique descend sur la zone. C’est ce qui s’est passé en janvier 1916. La température moyenne de janvier est de 0,5 °C l’après-midi et un pic à 7 °C est donc considéré comme plutôt chaud en fin de matinée. L’arrivée du « Siberian Express », comme il est surnommé, a fait basculer la ville dans une situation météo extrême en moins d’une journée.
Cette descente d’air polaire fulgurante a alors fait plonger le mercure à -49 °C au cours de la nuit. Browning figure dans le livre Guinness des records comme la ville ayant connu la plus grande amplitude thermique du monde au cours d’une journée.