Elle était en quelque sorte la sœur de l’église de Saint-Louis. Bâtie en 1860, l’église Notre-Dame de l’Assomption, située à Vao, à l’île des Pins, a connu cette nuit le même sort que celle de Saint-Louis. Le clocher a été détruit par les flammes. « D’abord l’église de Saint-Louis, puis celle de l’île des Pins, je n’ai plus les mots, » lance l’adjoint au maire, Guillaume Kouathé. Alors que le gardien qui surveille le presbytère et la mairie fait sa tournée, et qu’il se dirige vers la mairie après un passage à l’église, il sent une odeur de fumée. Il revient sur ses pas et constate que l’église de Vao est en train de brûler. Il appelle aussitôt les pompiers de l’aérodrome. Des habitants interviennent également. Mais le clocher prend déjà feu. Selon le gérant du gîte Nataïwatch et adjoint au maire, « l’autel a été sauvé, mais l’ensemble du clocher a été touché.«
Vue générale du clocher de l’église de Vao en feu. Photo DR
Les services municipaux fermés ce jour
Une énième exaction qui touche l’île des Pins depuis le 13 mai, début de la crise qui secoue le pays. Par conséquent, ce vendredi 19 juillet, l’école et l’agence de l’office des postes et télécommunication restent fermées, tout comme la mairie à partir de midi, « par solidarité », explique Guillaume Kouathé. En juin, la cantine de l’école a été pillée et des aliments de première nécessité volés. L’agence de l’OPT a subi également des dégâts depuis le début des émeutes. « Le curios a été incendié, des magasins ont été saccagés, des carcasses ont été enlevées récemment de la route et devant la mairie, les routes sont abîmées à cause des feux de pneus… » liste l’adjoint au maire, Guillaume Kouathé. Quant au personnel médical en poste sur l’île, « ils sont agressés, insultés. La moitié va partir fin août« , déplore l’élu.
La paroisse de Vao, à l’île des Pins. Archives LNC
Zéro touristes
Côté ravitaillement, les Kunié doivent se restreindre. En effet, l’île n’est plus desservie par le Betico en raison du manque de passagers, Air Calédonie n’effectue plus que deux rotations par semaine, « et un caboteur arrive une fois par semaine avec très peu de marchandises, » constate Guillaume Kouathé. Une situation difficile, qui s’ajoute à la perte totale d’activité économique. « Nous vivons à 97 % du tourisme, l’économie de l’île des Pins est grandement touchée. » Une situation qui risque de ne pas s’arranger dans les prochaines semaines, d’autant plus si les incendies et les exactions continuent, en Nouvelle-Calédonie comme sur la petite île du Sud.
Les Nouvelles Calédoniennes