Afin de rentrer dans les règles du Digital Services Act, soit le règlement qui régit le marché unique des services numériques depuis 2022, les deux grands détaillants en ligne chinois sont sommés de répondre aux « demandes d’informations formelles » que formule la Commission européenne.
Avec pour slogan « achetez comme un milliardaire », la plateforme Temu est soupçonnée de pratiquer la vente à perte afin de gagner des parts de marché, mais aussi de revendre les données personnelles collectées. Pour Shein, la plateforme est régulièrement visée pour sa violation des droits humains ou encore la présence de produits toxiques dans les vêtements. Des dérives qu’attaque sans précipitation l’Union européenne (UE), lui demandant dans un premier temps de justifier les mesures prises afin de garantir aux sites européens leur conformité avec le règlement de l’UE.
Les célèbres géants du commerce chinois, aujourd’hui réputés à travers le monde, doivent également fournir à Bruxelles des informations claires sur leurs « dark patterns », à savoir leur technique permettant que les internautes soient menés à acheter des produits dont ils n’avaient pourtant pas besoin de prime abord.
Selon la Commission européenne, « cette mesure d’exécution est également fondée sur une plainte déposée auprès de la Commission par des organisations de consommateurs ». Parmi ces organisations, nous retrouvons l’UFC-Que Choisir pour la France, qui dénonce sur son site « que la plateforme Temu ne garantit pas à ses utilisateurs un environnement en ligne sûr, prévisible et digne de confiance ». Elle réclame alors que la « plateforme respecte pleinement ses obligations légales et gagne en transparence. »
Comme le rapporte RFI, les interfaces induisent les clients en erreur, affichant par exemple des messages d’alertes sur l’application, qui sont en réalité de fausses promotions. Par ailleurs, les images présentant les produits ne « correspondent pas du tout aux produits proposés ». La protection des mineurs est elle aussi une priorité. Avec la vente de contenus tels des films pornographiques, la plateforme ne peut permettre un espace sain pour les plus jeunes. La liste est longue et le temps leur est compté. Afin de rendre compte de leurs actions pour se conformer aux règlements européens sur le numérique, les deux sites chinois ont jusqu’au 12 juillet pour montrer patte blanche. Si cela ne convient pas à l’Union européenne, l’amende se voudra salée. À hauteur de 6% de leur chiffre d’affaires mondial annuel, Temu risque de devoir verser un milliard d’euros, tandis que Shein augmentera la note en versant environ trois milliards d’euros.
Source France-Soir