La Fédération des professionnels libéraux de la santé (FPLS), qui ne se juge pas compétente pour discuter « du bien-fondé ou non » de la suspension de l’aide médicale en province Sud comme en province des Îles, « se borne » à signaler que ces décisions politiques mettent les praticiens devant un « choix difficile, voire douloureux » qu’ils ne devraient pas avoir à trancher : accepter ou refuser ces patients jusque-là bénéficiaires de ce dispositif.
La FPLS déplore le « manque de concertation » avant que ces décisions n’aient été prises. « Sans rémunération des actes réalisés, aucun professionnel libéral ne sera en mesure, à terme, de continuer à exercer, estime ce groupement de praticiens. Cette réflexion a d’autant plus de poids que chacun se projette avec anxiété dans l’avenir très proche où la Cafat se trouvera en rupture de trésorerie et qu’aucune disposition n’est à ce jour annoncée. »
L’augmentation du ticket modérateur est-elle légale ?
Par ailleurs, la fédération s’interroge sur la légalité même de la mesure votée par l’assemblée de province Sud qui instaure de doubler le taux du ticket modérateur de 10 % à 20 %. Ce taux indique le montant minimum à payer pour les bénéficiaires de l’aide médicale. La fédération ajoute que cette décision implique également l’instauration d’un ticket à 10 % pour les patients détenteurs de cartes A en Longue maladie, maternité et pour les enfants jusqu’à 3 ans qui jusqu’ici bénéficiaient d’une prise en charge à 100 %.
Alors que le système français garantit à tous un accès égal au système de santé, la FLPS en déduit qu’à catégorie de couverture égale (pour maternité par exemple), le taux de couverture des ressortissants des aides médicales ne devrait pas pouvoir être inférieur à celui dont bénéficient les ressortissants de la Cafat au sein de la population générale. C’est donc sur cette base constitutionnelle que la Fédération « a pris l’initiative » de saisir le haut-commissaire.
Les Nouvelles Calédoniennes