La récente parution de l’ouvrage du professeur de Sciences Po spécialisé dans les politiques familiales, Julien Damon, a de quoi surprendre. Pour proposer des pistes concrètes au « réarmement démographique » d’Emmanuel Macron, le sociologue opte pour des solutions radicales qu’il décrit dans Les batailles de la natalité. Parmi elles, le paiement par les Caisses d’allocation familiales (CAF) des abonnements des Français aux sites de rencontre.
Il n’en fallait pas plus pour lancer le sociologue sur le sujet. En 2021 déjà, le professeur conseillait dans un entretien au Figaro à ce que la CAF crée des sites de rencontres permettant aux familles monoparentales de reconstituer un foyer. Le média publie alors les nouvelles propositions surprenantes du chercheur pour cette rentrée. Ne manquant pas d’inventivité, celui-ci propose le financement de l’abonnement des citoyens à des sites de rencontre. Mais ce n’est pas tout. Pour ceux qui apprécient la méthode à l’ancienne, l’auteur propose une aide de la CAF pour la création d’espaces de rencontre propre à la formation de couples. Que ce soit « dans les bars et restaurants », voire à la salle de sport, tous les endroits sont bons. Plus inventif que jamais, il propose même « l’expression caustique » du « bal de la CAF ». De quoi faire une sérieuse concurrence au bal des pompiers.
« Les CAF et autres opérateurs de la politique familiale devraient, dans leurs politiques de lutte contre l’isolement, tout faire pour permettre les rencontres. Car les rencontres et les constitutions de couples […], sont la base de tout ce dossier de la fécondité. », explicite-t-il dans son ouvrage.
Alors que l’organisme peut être sollicité pour financer la médiation familiale en cas de séparation, peut-être pourrait-il aussi aider dans le cas de la constitution d’un foyer, ou le conseil en cas de conjoints souhaitant malgré tout conserver leur couple. Ceci pourrait prendre la forme de chèques, comme cela est déjà le cas pour certaines aides parmi lesquelles les chèques énergie.
Cependant, Le Figaro souligne que la popularité de ce type d’applications est en déclin en France. Ce que nuance le sociologue, affirmant que la quantité est réduite à la qualité. Bien que moins d’utilisateurs soient présents, de nombreux couples durables s’y présentent. Ce serait précisément « deux couples post-covid sur cinq » qui se seraient formés grâce à cela. Et c’est abonnements ont un coût, qui se chiffrerait à un total de 150 millions d’euros rien que pour les consommateurs Français sur une année. Ainsi, une brèche s’ouvre pour le pays, qui pourrait investir dans sa propre application de rencontre afin de s’attribuer une part de marché dans ce commerce encore bien présent.
France-Soir