Malgré les nombreuses initiatives qui voient le jour telles les culottes de règles ou les cup, en réaction à la toxicité et aux coûts des protections hygiéniques, les avancées dans la composition de ces protections féminines semblent toujours peiner. Selon Statista, le portail des statistiques issues des données d’instituts ou d’études de marché, les serviettes hygiéniques jetables conservent leur statut de meilleure vente dans le domaine. À sa suite, nous y retrouvons les tampons. Pourtant, la problématique de leur composition n’est pas récente. En 2018 déjà, Le Monde visait ces substances toxiques, soulignant que « l’Agence de sécurité sanitaire recommande aux fabricants d’éliminer ces composés chimiques aux effets cancérogènes ou perturbateurs endocriniens. »
De quoi laisser penser que, malgré les alternatives et les alertes, il reste plus évident pour le quotidien des femmes d’opter pour ces serviettes et tampons. Par ailleurs, les entreprises se sont mises au diapason et assurent aujourd’hui avoir évolué dans la composition de leurs protections… Une publicité mensongère ?
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) n’a de cesse de le répéter : les fabricants doivent « améliorer la qualité des matières premières et de réviser certains procédés de fabrication afin d’éliminer ou de réduire au maximum la présence des substances chimiques ».
Le média Slate estime quant à lui bon de rappeler que les résultats de la toute première étude sur le sujet, réalisée par Jenni Sheartson, de l’université de Californie, venaient à conclure que « le tissu hautement absorbant du vagin expose à certains risques en cas de présence de métaux toxiques dans les protections hygiéniques. »
Le média relaie par ailleurs les précisions de New Atlas, qui explique qu’une équipe de chercheurs s’est de nouveau penchée sur le sujet entre septembre 2022 et mars 2023, analysant les tampons présents dans des magasins aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Europe. De cette étude ressort la détection de concentrations encore élevées pour les métaux toxiques tels le plomb, le cadmium ou l’arsenic. Des présences qui varient selon l’aspect biologique ou non du tampon. Pour un tampon non bio, c’est le plomb qui l’emporte, tandis que cela change pour l’arsenic lorsqu’il s’agit de bio. Alors, malgré l’essor des protections hygiéniques biologiques, qui laissaient envisager que les usagères se protégeaient de ces compositions toxiques, la garantie n’est pas certaine et les risques, toujours présents.
Cependant, le plomb resterait le métal qui inquiète le plus les scientifiques. En passant par le système veineux, celui-ci se loge ensuite dans les os et peut y rester pendant plusieurs décennies. Une présence qui affecte « négativement le cerveau, les reins, le cœur, le sang, le système immunitaire et les organes reproducteurs ». Autant le dire, cela n’épargne rien au corps et devient une importante menace supplémentaire pour notre système de santé, a fortiori mondial.
Source France-Soir