L’incertitude politique en France depuis la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin a conduit 60% des entreprises de taille intermédiaire à suspendre tout ou partie de leurs investissements prévus en France cette année, a indiqué jeudi le Mouvement des ETI (METI).
Selon cette enquête, réalisée du 11 au 17 juillet auprès de 1.500 ETI, seules 6% d’entre elles ont déclaré « maintenir avec certitude l’intégralité des investissements initiés ou prévus », a souligné le METI dans un communiqué.
A l’inverse, 60% des entreprises interrogées ont suspendu partiellement ou totalement leurs investissements, et 12% ont décidé de les arrêter au moins en partie.
Elles sont aussi 55% à avoir réduit l’enveloppe consacrée aux investissements et 28% à les avoir réorientés vers d’autres pays en tout ou partie.
Or, avant la dissolution, 85% des ETI avaient engagé des investissements supérieurs à 2 millions d’euros ou s’apprêtaient à le faire, a précisé le METI.
Ces entreprises « se trouvent comme paralysées par l’incertitude extrême qui caractérise la situation politique et les risques qui pèsent sur la ligne économique (politique de l’offre) et sur les réformes fiscales et sociales (redressement compétitif) poursuivies de façon transpartisane depuis plus de dix ans », a-t-il estimé.
Concernant la hausse du salaire minimum (Smic) à 1.600 euros net mensuels, proposée par la coalition de gauche du Nouveau Front populaire (NFP), 40% des ETI ont indiqué qu’elles augmenteraient leurs prix de vente en conséquence, 24% qu’elles diminueraient leur masse salariale et 14% qu’elles réduiraient leurs investissements ou d’autres postes de dépenses. 6% ont prévenu qu’une telle mesure mettrait leur activité en péril.
Une ETI se définit comme une entreprise employant entre 250 et 4.999 salariés avec un chiffre d’affaires de maximum 1,5 milliard d’euros, ou une entreprise plus petite mais dont le chiffre d’affaires dépasse 50 millions d’euros.
Selon l’Insee, la France comptait 5.600 ETI en 2020, employant 3,2 millions de personnes en équivalent temps plein.
AFP