Revenu en Nouvelle-Calédonie, le député Nicolas Metzdorf était l’invité du journal télévisé, dimanche 28 juillet. Il a évoqué la séquence parisienne entre le chef de l’Etat et les quatre parlementaires. Mais aussi la situation actuelle de crise, le besoin de compromis politiques et le plan social annoncé à l’usine du Nord.
Après l’Elysée, retour à Nouméa. Invité politique du dimanche sur NC la 1ère, Nicolas Metzdorf a évoqué son entretien avec Emmanuel Macron en même temps que les trois autres parlementaires calédoniens. Loyalistes et indépendantistes côte à côte sur la photo, « l’image était un message politique en lui-même ».
A Paris, c’est toujours bien vu quand les Calédoniens arrivent ensemble, ça nous donne une force supplémentaire. Ça ne veut pas dire qu’on est d’accord sur tout, avec M. Tjibaou, bien évidemment que non. Mais pour faire passer les messages d’alerte sur la situation, c’était utile.
Nicolas Metzdorf, député de la première circonscription, au journal télévisé du 28 juillet 2024
Or, « il était important pour nous de sensibiliser Paris sur la tragédie calédonienne, la crise économique, la crise sociale, la crise humanitaire, la crise sanitaire ». Le résultat ? « On a été entendus et il était temps parce que si le dossier n’était pas en bas de la pile, il n’était pas non plus très en haut. »
Selon lui, le chef de l’Etat a été sensibilisé à « la faiblesse du remboursement des assurances » à ce stade, à « la faiblesse de l’aide pour l’instant reçue » et au fait que l’ordre n’est pas rétabli partout, « notamment au Mont-Dore ». La coupure de route provinciale dans la traversée de Saint-Louis isole toujours la partie Sud de la Grande terre. Nicolas Metzdorf prévient. « Si on a une délinquance qui perturbe le quotidien des Calédoniens et qui n’écoute plus personne, il n’y aura que la gendarmerie, pour arrêter cette situation. J’engage les familles, ceux qui sont le plus proche de ces délinquants, à leur intimer d’arrêter. »
On ne veut pas arriver aux extrémités qu’on a connues. Il faut apaiser absolument la situation. Que le dossier calédonien revienne au niveau du politique et sorte de la rue, sorte des barrages.
De l’entretien présidentiel, il est ressorti qu’Emmanuel Macron espérait une reprise des discussions politiques en septembre. « Il faut utiliser le temps qui nous est imparti avant septembre pour clarifier les positions de chaque camp », estime le député. « J’espère que le congrès du FLNKS décidera que la mouvance indépendantiste reprend le sens de l’échange, du dialogue, avec les non indépendantistes. »
« Mais de notre côté, dit-il, il faut qu’on tire les conclusions de ce qu’il s’est passé. On a connu les Evénements de 84-88. On a fait Matignon et Nouméa pour pas que ça se reproduise. Et ça s’est reproduit (…) Quel accord a le mieux marché ? Est-ce que c’est l’accord de Nouméa ou l’accord de Matignon ? Et sur quel(s) principe(s) on repart ? »
Le parlementaire a saisi, rappelle-t-il, le procureur général de Paris « pour qu’on mette en examen, en tout cas qu’on saisisse en justice, ceux qui sont allés en Azerbaïdjan. Et cette saisine pourrait être renforcée par la loi contre les ingérences étrangères qui vient d’être promulguée au niveau national (…) L’Azerbaïdjan a déstabilisé la Nouvelle-Calédonie volontairement », répète Nicolas Metzdorf.
Lequel a aussi réagi au coup de massue annoncé vendredi dernier : le déclenchement du plan social à Koniambo nickel. Après une pensée pour les près de 1 200 salariés concernés et la population du Nord dans son ensemble, l’enfant de Poya évoque « l’échec de la stratégie portée par la province Nord ». « L’échec de tous les Calédoniens, aussi, parce que quand on perd un outil aussi important, c’est toute la Calédonie qui va en souffrir. »
Si on nous avait écouté à l’époque, quand on disait de signer le pacte nickel, on n’en serait peut-être pas arrivés là. Avec le pacte nickel, on aurait sauvé l’usine de KNS.
La synthèse de Charlotte Mannevy sur le positionnement de Nicolas Metzdorf
Et son entretien avec Thérèse Waïa
Outre-mer la 1ère – nouvelle calédonie