Le mystère des bruits métalliques découverts dans les profondeurs de la fosse des Mariannes s’éclaircit enfin. Une équipe de chercheurs a pu établir l’espèce qui produit ce son si étrange.
En 2014, des enregistrements acoustiques ont détecté un son étrange provenant des profondeurs de la fosse des Mariannes. Un bruit qui a suscité la curiosité des chercheurs marins du monde entier.
Étrangement complexe, ce son aux résonancesrésonances métalliques évoluant sur des fréquences très éloignées entre 30 HzHz et 8 000 Hz, a été nommé « Biotwang ». Les premières hypothèses évoquaient le chant d’une baleine, alors que certains scientifiques pensaient qu’il pourrait s’agir d’un bruit de bateau. Mais les hypothèses n’ont pas abouti à l’époque, faute de contact visuel ou de preuves permettant toute confirmation.
Aujourd’hui, des recherches publiées dans la revue Frontiers in Marine Science lèvent le voile sur le mystère et révèlent que ces sons proviennent bien des baleines, réussissant même à identifier l’espèce : les rorquals de Bryde (Balaenoptera brydei)). Quant à la cause, même si les auteurs de l’étude ne comprennent pas la raison derrière la complexité des chants, ils ont émis l’hypothèse que ces sons servent à se repérer entre eux.
L’intelligence artificielle à l’origine de la découverte scientifique
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé des grosses quantités d’enregistrements audio provenant des profondeurs. Ils ont créé des spectrogrammes à partir de ces sons, et grâce à l’aide de nouveaux outils d’intelligence artificielle, ils ont pu établir une correspondance avec le profil acoustique des chants des rorquals de Bryde.
Biotwang : audio des fosses des Mariannes. © The enzo gustavo studios brTM
Enfin, pour confirmer que ce sont les rorquals de Bryde qui émettent les chants, l’équipe a fait correspondre l’occurrence des bruits aux schémas de migration de l’espèce. Et là aussi, cela concordeconcorde. « L’occurrence saisonnière des Biotwangs correspond à la migration des rorquals de Bryde entre les basses et moyennes latitudes », expliquent les chercheurs.
S’il fallait une preuve de plus, les chercheurs ont repéré une dizaine de rorquals de Bryde pendant leurs recherches autour de la zone, prouvant que l’espèce peuple bien les lieux.