« Je ne viendrais pas ici, pour être honnête. » Voici les premiers mots de la nouvelle vidéo promotionnelle de la capitale norvégienne, qu’elle a elle-même publiée sur Youtube il y a un mois. En moins de deux minutes, Oslo prend le contrepied du surtourisme et met en avant son côté « village », sa taille humaine et son accessibilité.
Avec ce clip vidéo intitulé « Is it even a city? », l’office de tourisme d’Oslo nous sert une bonne dose d’autodérision pour nous faire changer de vision.
On y suit un trentenaire appelé Halfdan, qui présente nonchalamment la capitale en listant tous ses soi-disants défauts. Elle est facile d’accès, pas vraiment « exclusive » comme devrait l’être une vraie ville. On la traverse en 30min. Les gens se baignent au milieu de la ville, « c’est dégoûtant ». « Vous tournez à un croisement de rue, et tiens, il y a le Premier ministre, encore un croisement de rue, et tiens, il y a le roi. » On n’y fait pas la queue pour entrée dans les musées, alors à quoi bon ? D’autant que Le Cri d’Edvard Munch, « c’est pas vraiment Mona Lisa ». Parfois, même, on trouve des tables dans les restaurants sans avoir réservé, et sans être célèbre. « Qu’est-ce que ça signifie ? », s’interroge le narrateur.
Et de conclure : « Je pense qu’une ville devrait être un peu difficile à obtenir. Comme une bonne relation amoureuse, tu vois ? C’est pas censé être facile. » Pourtant, si, c’est facile à Oslo. En tout cas, c’est le message que veut faire passer l’office de tourisme, à contre-courant de bien d’autres capitales, submergées par les flots de touristes incessants. Comme le rapporte Courrier International, August Jorfald, le réalisateur du clip, explique que les jeunes « ne veulent pas d’expériences attrape-touristes. » Et d’ajouter : « Aujourd’hui, les voyageurs aspirent à l’authenticité – un mot pas toujours facile à définir, d’ailleurs ». Peut-être parce qu’au moment où on cherche à la définir, c’est qu’elle n’est plus là ?
France-Soir