A 93 ans, Gaston Flosse se met en retrait de six décennies de vie politique. L’ancien homme fort de la Polynésie a été maire de Pirae dès 1965, élu à l’Assemblée de la Polynésie française et président de la collectivité à de nombreuses reprises, mais aussi député, sénateur, et même secrétaire d’État au Pacifique sud, sous la cohabitation en 1986. Proche de Jacques Chirac, Gaston Flosse a fondé avec lui le RPR. Il a aussi soutenu la reprise des essais nucléaires en Polynésie, en 1995, ce qui avait déclenché des émeutes à Papeete.
Affaires judiciaires
Rattrapé par de nombreuses affaires judiciaires, Gaston Flosse a cumulé plusieurs peines d’inéligibilité depuis 2014. Cette année-là, la justice le contraint à quitter le pouvoir qu’il avait retrouvé un an plus tôt. Il laisse la présidence de la Polynésie française à son dauphin, son ex-gendre Édouard Fritch, mais se brouille avec lui quelques mois plus tard.
C’est le début d’une lente érosion des soutiens de Gaston Flosse, qui enchaîne les revers électoraux. Il tente un pari politique en 2020 en s’affirmant souverainiste, lui qui défendait l’autonomie depuis 1984. Et un deuxième pari aux dernières législatives, en s’alliant avec tous les partis autonomistes, pour battre les indépendantistes.
Deux paris perdus : son parti, rebaptisé, n’a pas trouvé son électorat. Et sa candidate aux législatives de 2024, qui est aussi son épouse, Pascale Haiti-Flosse, est la seule de l’alliance autonomiste à ne pas avoir été élue députée.
« Tous les jours au bureau »
Le « Vieux lion », comme on le surnomme à Tahiti, a dévoilé les deux plus grandes fiertés de sa vie politique : « la création de l’hôpital et d’Air Tahiti Nui », la compagnie aérienne locale. Il a annoncé que l’ancien député Bruno Sandras présiderait son parti jusqu’au congrès du 28 septembre. Deux autres cadres du parti ont annoncé qu’elles se porteraient probablement candidates : Gilda Vaiho et Pascale Haiti-Flosse.
Gaston Flosse ne quitte cependant pas la vie politique, qu’il a commencée 66 ans plus tôt par une adhésion au parti gaulliste local. Il a affirmé qu’il « continuerait à venir tous les jours au bureau ».
Les Nouvelles Calédoniennes