Les Marquises sont désormais inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. La décision est tombée ce samedi matin de New Delhi où se tient la 46e session du comité du patrimoine mondial. L’Unesco explique qu’elles sont » un témoignage exceptionnel de l’occupation territoriale de l’archipel des Marquises par une civilisation humaine arrivée par la mer autour de l’an 1 000 de notre ère, et qui s’est développée sur ces îles isolées entre le Xe et le XIXe siècle « .
L’Unesco souligne aussi qu’il s’agit de l’une des dernières zones maritimes sauvages du monde. Les » crêtes acérées « , » pics spectaculaires « et » falaises s’élevant abruptement au-dessus de l’océan « sont autant de paysages qui n’ont pas » d’équivalent sous ces latitudes tropicales « . L’archipel est aussi considéré comme » un important centre d’endémisme « . Et enfin ce sont ces sites archéologiques » allant de structures monumentales en pierre sèche à des sculptures et gravures lithiques « qui ont été remarqués.
Cinq critères
Cinq critères ont été retenus sur les dix possibles. Pour l’Unesco, les Marquises apportent » un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue » ; elles représentent » des phénomènes naturels ou des aires d’une beauté naturelle et d’une importance esthétique exceptionnelles « ; elles sont » des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours « ; elles contiennent » les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique « .
Toute la beauté des Îles Marquises. Photo Tevai Maiau-TEE
Et enfin, un autre critère a été retenu sur la proposition de la délégation libanaise, celui lié à l’importance des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des œuvres artistiques et littéraires ayant une signification universelle exceptionnelle. La direction de la culture et du patrimoine a d’ailleurs fait un remerciement spécial au Liban et aux pays qui l’ont soutenu.
Un dossier trentenaire
La direction de la culture et du patrimoine a fait part de sa » joie immense « , le député Moerani Frébault y a vu une décision » légendaire « . » L’un des plus beaux jours de ma vie « , a dit Benoît Kautai, le président de la CODIM, cité par TNTV. Les six maires des Marquises étaient sur place pour assister à ce moment attendu depuis longtemps. Le dossier est vieux de 30 ans. Et ce, malgré, les états d’âme changeants du Tavini. D’abord lors de la session plénière à l’assemblée fin avril où à la surprise générale le texte censé apporter le soutien des élus à la candidature marquisienne avait été retiré de l’ordre du jour. Ils avaient prétexté le désaccord de certains habitants sur place. Eliane Tevahitua, à l’époque vice-présidente en charge de la Culture, avait alors fait une tournée d’une semaine pour calmer les – rares – esprits rebelles. Puis il y a quelques jours, c’est Oscar Temaru qui exprimait ses réserves, s’inquiétant de cette inscription qui, selon lui, pourrait être utilisée par l’État pour garder le contrôle sur l’archipel.
Les Nouvelles Calédoniennes