Elle est la première femme a être élue à la présidence du Congrès. Veylma Falaeo, de l’Eveil Océanien, a pris la tête de l’institution ce jeudi 29 août avec 28 voix contre 26 pour le président sortant, Roch Wamytan. Retour sur le parcours de cette adepte d’une « voie médiane ».
A 41 ans, Veylma Falaeo multiplie les casquettes. Elle est entrée en politique il y a cinq ans et a participé à la création de l’Eveil Océanien, en 2019. Élue à la province Sud, elle est également sixième vice-présidente du Congrès.
Enfant de la Rivière-Salée, à Nouméa, elle est agent de la fonction publique. En 2020, Veylma Falaeo se présente aux élections municipales. Elle est la tête de liste de « Nouméa c’est nous ». Sa liste termine quatrième, avec 2 000 voix.
En juin dernier, lors des élections legislatives, elle se présente à la députation dans la première circonscription, sous la banière Eveil océanien, avec pour suppléant Olivier Capecchi. Elle prétend alors à la représentation nationale pour la toute première fois, sans succès.
Ce jeudi, elle annonce sa candidature à la présidence du Congrès, le matin même de l’élection. Une institution dont elle prend la tête dans une période de crise en Nouvelle-Calédonie.
Son portrait signé Yvan Avril :
Veylma Falaeo était l’invitée du journal télévisé ce jeudi. Elle est revenue sur le sens de son élection à la tête du Congrès. “Aujourd’hui, il y a une volonté de chaque élu, toutes tendances confondues, de prendre conscience que la Nouvelle-Calédonie a besoin que nous trouvions des solutions collectivement dans le consensus et dans le respect des uns et des autres”. Une volonté d’ailleurs affichée lors de l’adoption au Congrès, ce mercredi 28 août, à une large majorité, du plan quinquennal de reconstruction du pays porté par Calédonie ensemble. Et de réaffirmer les valeurs de son parti, en dehors du débat pour ou contre l’indépendance, mais en faveur de « la voie centrale, le partenariat avec la France et la réconciliation des antagonismes”.
En prenant la tête du Congrès, avec le soutien de l’ensemble des non indépendantistes, la “majorité océanienne” formée depuis cinq années par l’Eveil océanien et les indépendantistes prend donc fin. Une prise de distance synonyme de divorce ? Pas du tout, assure la nouvelle présidente, “il n’y a aucune rupture avec les indépendantistes. Le travail que nous avons effectué ces dernières années, j’ose espérer que demain nous allons le poursuivre”.
Interrogée sur les propos des Pierre-Chanel Tutugoro et Jean-Pierre Djaiwé de l’intergroupe UC-FLNKS qui estimaient que l’élection de Veylma Falaéo avait été planifiée de longue date, la principale intéressée dément. “Il n’y a eu aucune stratégie préparée. Nous avons simplement communiqué le 19 juillet dernier, dans une lettre ouverte, où nous avons demandé au FLNKS de prendre ses responsabilités par rapport a ce qui s’est passé [les violences insurrectionnelles déclenchées le 13 mai 2024 et leurs conséquences], nous avons pris les nôtres”.
La lettre ouverte de l’Eveil Océanien, en intégralité, diffusée le 19 juillet 2024 :
Outre-mer la 1ère – nouvelle calédonie
Source la1ere.francetvinfo.fr