Redistribution des aides
C’est une délibération qui devrait susciter le débat au sein de l’hémicycle provincial, ce lundi 15 juillet. La Maison bleue porte notamment un projet de délibération sur « diverses dispositions » pour répondre aux conséquences « financières » des exactions. En clair, l’exécutif cherche à faire des économies sur certaines mesures sociales, afin de dégager des budgets pour venir en aide aux victimes de ces émeutes. Voici à quoi les Calédoniens doivent s’attendre.
Trois mesures d’économie
La province veut doubler le ticket modérateur, le faisant passer de 10 % actuellement à 20 %. Ce taux indique le montant minimum à payer pour les bénéficiaires de l’aide médicale. Bien qu’elle soit suspendue depuis ce lundi, le ticket modérateur peut tout de même s’appliquer si certains médecins décident de continuer de prendre en charge ces patients, dans l’espoir un jour d’être remboursés par l’institution. Dans ce cas, pour une consultation à 4 000 francs, il faudra alors payer 800 francs contre 400 francs actuellement. À noter que l’exécutif entend pérenniser cette mesure, autrement dit y compris si elle peut de nouveau financer l’aide médicale.
Les conditions de versement du minimum vieillesse devraient changer. En clair ce montant de 90 000 francs par mois est payé par la province auprès des personnes qui n’ont jamais travaillé et sous condition de ressources. Mais dorénavant au titre de « l’obligation alimentaire » qui est prévue par la réglementation, les enfants de ces bénéficiaires devront « a minima » participer à hauteur de 5 000 francs, préalable requis pour que l’institution reverse ensuite le « différentiel ».
« Cela permet aussi de gommer des différences. Le dispositif prévoit, au moment du décès de la personne, que sur l’héritage, il puisse être déduit les montants de ce minimum vieillesse versé par la province Sud qui récupère donc cet argent. Mais pour les personnes de statut coutumier, ce n’est pas possible car les terres coutumières sont inaliénables, détaille Sonia Backès, la présidente de la province Sud. Il y a une différence de traitement aujourd’hui, qui restera, mais sera atténué par la participation de l’ensemble des enfants, peu importe leur statut. »
Enfin, l’ensemble des dispositifs sociaux, dont les bourses, seront soumis (si les élus adoptent ce texte) à une obligation de 10 ans de présence en province Sud. « Nous le proposons considérant qu’il y avait des abus de gens qui viennent d’arriver du Nord et des îles et profitaient de ce dispositif. Or la province n’a plus les moyens de le payer », indique Sonia Backès, qui juge bon de préciser que ces personnes peuvent se tourner vers la province des Îles ou du Nord.
Trois aides destinées aux victimes des exactions
La province entend ainsi débloquer des fonds en vue d’instaurer une « aide forfaitaire » destinée aux propriétaires dont les maisons ont brûlé, soit un montant pouvant atteindre jusqu’à 3 millions de francs. « Il s’agit d’une aide soit en attendant les assurances, soit pour les gens qui n’avaient pas d’assurances malheureusement parce qu’il s’agissait d’une maison en bois ou qu’ils étaient exclus des clauses notamment, précise Sonia Backès. Cela permettra notamment à ces gens de se reloger. »
Par ailleurs, une aide pour les soignants dont les cabinets ont brûlé sera également débattue. Ce dispositif pourra là encore atteindre 3 millions de francs. Un montant qui peut monter à 8 millions si les professionnels de santé concernés se regroupent dans un centre commun.
Enfin, en ce qui concerne la sécurisation des entreprises, la Maison bleue souhaite débloquer une aide aux entreprises dont les salariés restent sur place, notamment la nuit, pour assurer une présence (hors contrat souscrit avec des vigiles).
Les Nouvelles Calédoniennes