Le coup d’état manqué du 13 mai, point de départ d’émeutes, de soulèvements d’incendies, de violences a causé des millions d’euros de dégâts et plongé l’archipel dans une crise économique, politique et sociale sans précédent.
Mais aujourd’hui, alors que les cendres de ce soulèvement commencent à se dissiper, une question cruciale demeure : comment allons-nous nous en sortir ? Economiquement, socialement cette crise a fortement accentué les divisions entre ceux soupçonnés d’y avoir participé et ceux qui l’ont subie. Le pardon, l’oubli, est-il possible ?
Le chômage grimpe en flèche, et les aides prévues pour 3 mois arrivent à leur fin, certains n’y ont même jamais eu droit. Sans travail, pas de revenus ; sans revenus, pas de logement ni de nourriture. À cela s’ajoute une crise médicale qui aggrave encore la situation. La fermeture des centres médicaux sociaux (CMS) et le départ massif des médecins vont laisser des milliers de personnes sans accès aux soins de base.
Les associations caritatives et les structures institutionnelles locales redoublent d’efforts pour soutenir les plus démunis, mais les défis sont immenses. Les listes des personnes demandant de bénéficier des aides sociales s’allongent, le désespoir s’accentue.
Pour le moment, les actions solidaires, les collectes de dons, sont encore possibles et se multiplient, les calédoniens sont généreux mais jusqu’à quand le pourront-ils ?
D’un coté, les acteurs politiques et économiques, dont certains ont pu exacerber les tensions, devront rendre des comptes. De l’autre, il y a les citoyens ordinaires, pris au piège dans ce tourbillon de violence et d’incertitude. Des familles entières qui ont perdu leurs maisons, leurs emplois, et parfois même leurs proches qui n’ont pas pu se faire soigner en raison des blocages. Ils ne sont pas les instigateurs de cette crise, mais les victimes. Leurs voix doivent être entendues, et leur souffrance, reconnue.
Il est aussi crucial de regarder au-delà des boucs émissaires faciles.
La crise actuelle résulte de décennies de tensions accumulées, d’inégalités non résolues de promesses non tenues et de mensonges. Les solutions à long terme nécessiteront une réflexion profonde et une action concertée pour reconstruire la société calédonienne sur des bases plus justes et équitables.
Les leaders politiques doivent mettre de côté leurs différends et travailler ensemble pour le bien commun. Les entreprises doivent assumer leur part de responsabilité sociale en investissant dans des initiatives de développement durable et en créant des opportunités d’emploi. Et la France doit apporter son soutien pour aider la Nouvelle-Calédonie à se relever de cette crise.
Il est temps de passer des paroles aux actes. Il est temps de reconstruire, non seulement les bâtiments détruits, mais aussi le tissu social déchiré. Il est temps de transformer cette crise en une opportunité de changement positif. Parce qu’au final, la force d’une nation réside dans sa capacité à surmonter l’adversité et à se relever plus forte qu’auparavant.
Alors, on commence quand ?
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Source Rédaction radiococotier.nc