Hugo Auradou et Oscar Jegou, les deux rugbymen du XV de France ont été inculpés vendredi de viol aggravé. Les joueurs de 20 et 21 ans, ainsi que leur avocat martèlent qu’il s’agissait de « relations sexuelles consenties », et l’avocate de la plaignante, une femme de 39 ans, a elle décrit « de la violence sexuelle particulièrement atroce ».
Que sait-on de cette affaire ?
Les faits
Après le match de l’équipe de France contre l’Argentine samedi dernier, les joueurs se sont rendus en soirée dans un bar de Mendoza où, selon un serveur « ils ont bu de tout ». Andrés Civit, le propriétaire, a dit à l’AFP qu’ils se sont comportés « comme n’importe quel buveur ordinaire ». « Je ne sais pas s’ils étaient ivres, je n’ai vu personne ramper », a-t-il ajouté.
L’avocate de la plaignante, Me Natacha Romano, a indiqué à l’AFP que sa cliente a rencontré Hugo Auradou, 20 ans, « dans une boîte de nuit de Mendoza » et « s’est rendue à l’hôtel » Diplomatic où résidaient le staff et les joueurs. Selon ses dires, le joueur « l’attrape immédiatement, la jette sur le lit, commence à la déshabiller et se met à la frapper sauvagement ».
« Une fois qu’elle ne peut plus se défendre, qu’elle n’a plus aucune chance de s’échapper, elle est agressée sexuellement par cette première personne », « au moins six fois », poursuit-elle.
Selon elle, Oscar Jegou, 21 ans, entre « une heure plus tard » dans la chambre où il « commence sauvagement à commettre les mêmes actes […] une fois, sans aucune protection ».
L’avocat des deux rugbymen, Me Rafael Cuneo Libarona, nie les accusations et affirme que ces relations sexuelles étaient « consenties », énumérant plusieurs « indices » le prouvant : quitter la boîte de nuit, monter dans un taxi, entrer à l’hôtel, attendre que le joueur aille chercher la clé de la chambre. Selon lui, il s’agit d’une « femme de 40 ans qui sait déjà ce qui se passe dans la vie ».
Il réfute également que des coups aient été portés : la plaignante « prétend avoir été battue, les caméras (de surveillance de l’hôtel) disent qu’elle ne l’a pas été ».
Inculpation et détention
A l’issue d’une audience de mise en accusation vendredi matin, « l’unité du parquet de Mendoza chargée des délits contre l’intégrité sexuelle […] a procédé à l’inculpation formelle […] pour violence sexuelle avec pénétration, aggravée par la participation de deux personnes ». Hugo Auradou et Oscar Jegou « resteront en détention » pendant l’étude de la demande de placement en résidence surveillée déposée par leur avocat estimant qu’« il n’y a pas de danger de fuite ».
Une audience de renvoi devrait se tenir dans un délai de dix jours à partir de vendredi, date de leur mise en examen.
Peines encourues
Les peines encourues pour agression sexuelle vont de six à quinze ans, selon le code pénal argentin. Or, « la circonstance aggravante que les faits se seraient déroulés en réunion », alourdit la peine encourue de huit à vingt ans de prison, a précisé le porte-parole du parquet, Martin Ahumada.
Le XV de France
Après un succès contre l’Uruguay (43-28), les hommes de Fabien Galthié bouclent ce samedi leur tournée cauchemar en Amérique du Sud face aux Pumas une nouvelle fois, au stade José-Amalfitani de Buenos Aires.
Pour cette dernière sortie, le staff des Bleus a opté pour l’équipe qui a battu l’Argentine lors du premier match, hormis Jegou et Auradou, ainsi que l’arrière Melvyn Jaminet, renvoyé en France après la publication d’une vidéo sur son compte Instagram présentant des menaces racistes.
« Pour le groupe, pour la délégation, ça a été vécu comme un traumatisme. Il y a eu une forme de sidération quand on a appris les nouvelles et lorsque la police a débarqué à l’hôtel à Buenos Aires », avait déclaré mardi le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié.
Les Nouvelles Calédoniennes