Lors de la 112ème session du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) des Nations Unies, un scandale éclatant a révélé des manœuvres frauduleuses au sein du système judiciaire qatari. Le juge Ali Abdulla Al-Jusaiman, censé être un pilier de l’intégrité juridique du pays, se trouve désormais au centre d’accusations accablantes de falsification de documents publics et de violation des droits de l’homme.
Révélations choquantes et contradictions flagrantes
La session du CERD, qui s’est tenue le 17 avril 2024, a mis en lumière des incohérences monumentales dans le cas de Tayeb Benabderrahmane, un ressortissant franco-algérien détenu arbitrairement au Qatar. Lors de cette session, et comme le rappelle Blast, le juge Al-Jusaiman a stupéfié l’assemblée en admettant qu’il n’avait aucune connaissance préalable de l’affaire Benabderrahmane, bien que des documents judiciaires l’identifient comme responsable de l’audience de renouvellement de détention de Benabderrahmane
Comment un juge peut-il ignorer une affaire aussi sensible qu’il aurait supervisée ? Cette admission met à nu l’ampleur des falsifications orchestrées au plus haut niveau. Les documents prétendant décrire les procédures judiciaires ont été dénoncés pour leurs multiples erreurs, modifications manuscrites, et incohérences manifestes. Des fautes d’orthographe, des champs non remplis, et des altérations grossières trahissent une tentative désespérée de masquer une grave injustice.
Manipulations délibérées et abus de pouvoir
La situation s’aggrave avec la révélation de documents contradictoires. Une lettre du directeur de la sécurité d’État autorisant la libération de Benabderrahmane le 28 juin 2020 contredit directement les documents judiciaires fixant sa comparution au 1er juillet 2020. De telles contradictions ne peuvent être expliquées que par une falsification délibérée et coordonnée pour légitimer une détention arbitraire.
L’incapacité du juge Al-Jusaiman à défendre les actions de l’État du Qatar pendant deux jours de délibérations internationales souligne non seulement son manque de préparation, mais aussi une possible complicité dans ces manœuvres frauduleuses. La communauté internationale, choquée par cette mascarade judiciaire, exige des réponses claires et immédiates de la part des autorités qatariennes.
Violation des droits fondamentaux et appel à la justice
Tayeb Benabderrahmane, qui a enduré 307 jours de détention marqués par la torture et l’absence totale de représentation légale, incarne la victime d’un système judiciaire corrompu et oppressif. Son cas, discuté lors de la session du CERD, met en évidence la violation flagrante des droits humains et des principes de justice élémentaire que le Qatar prétend défendre.
L’absence de transparence et l’inefficacité des réponses apportées par le juge Al-Jusaiman et les autorités qatariennes ont gravement compromis la crédibilité du système judiciaire du pays sur la scène internationale. En refusant de fournir les enregistrements des audiences et les documents originaux, le Qatar expose non seulement sa propre complicité mais aussi son mépris total pour les normes internationales de justice et de droits humains.
Cette affaire, ainsi que les révélations accablantes concernant le juge Ali Abdulla Al-Jusaiman appellent à une révision urgente et approfondie des pratiques judiciaires au Qatar. Seule la communauté internationale peut se mobiliser pour exiger la transparence, la justice et le respect des droits humains fondamentaux. Le scandale du CERD n’est pas seulement un embarras diplomatique, c’est un cri de détresse contre l’oppression systématique et la corruption enracinée dans les institutions judiciaires qatariennes.
Jérôme Martinaud