« C’est assez magique ce qu’on arrive à faire pour la réparation des enfants victimes », témoigne Chantal d’Aboville, trésorière et membre fondateur de l’ONG Innocence en Danger qui organise depuis de nombreuses années des séjours de résilience pour les enfants victimes de violences sexuelles.
Des séjours aussi efficaces que peu connus, qui ont reçu un label thérapeutique dans plusieurs pays étrangers, mais qui se heurtent à l’indifférence des pouvoirs publics en France, pourtant berceau de l’ONG.
L’association Innocence en Danger (IED) propose des séjours de résilience pour aider les victimes de violences sexuelles dans l’enfance à se reconstruire, et les résultats sont spectaculaires. Des pays comme l’Allemagne, la Suisse, les États-Unis ou la Colombie ne s’y sont pas trompés, ils ont initié des programmes de recherche pour comprendre l’origine de l’efficacité de ces séjours et leur ont accordé un label thérapeutique.
Ça, c’est la bonne nouvelle : on peut efficacement aider à la reconstruction des enfants ou ex-enfants victimes.
La France traîne des pieds.
La mauvaise, c’est que la France, où a été créée l’ONG, traîne des pieds, et que l’État refuse obstinément d’aider au financement des séjours pour les victimes françaises. « Pas d’argent », répond-on à IED, ou « on a mieux à en faire ».
Seule la région Île de France a donné une petite subvention, une année, pour aider au financement d’un stage pour jeunes adultes victimes dans leur enfance.
La société civile se mobilise
Alors comme souvent, c’est la société civile qui se mobilise.
Chantal d’Aboville rend hommage au soutien des forains qui ont offert, 4 années durant, la recette du jour d’ouverture de la fête à Neuneu.
Quelques grandes entreprises, France TV, Garance Mutuelle, la BETC et la MGEN, pour ne pas les nommer, ont mis en place un système de micro-dons : les centimes des salaires sont offerts à IED, autrement dit, un employé qui gagnerait 1600,23 euros voit son salaire arrondi à 1600, les 23 centimes dépassant étant reversés à l’ONG. Une initiative qui permet de sensibiliser le personnel au problème et qui aide financièrement Innocence en Danger sans impacter les salariés de manière significative.
Reste que ces louables efforts ne suffisent pas et qu’Innocence en Danger n’est pas parvenue à ce jour à recueillir les fonds nécessaires pour mettre en place les prochains séjours pour les victimes françaises. Une cagnotte dédiée à donc été mise en place.
Les dons sont éligibles à une réduction d’impôt à hauteur de 66%.
Pour plus d’informations concernant Innocence en Danger : https://www.innocenceendanger.org
Laurence Beneux