Les solutions anti-triche, tout comme les DRM, où qu’ils passent, acquièrent rapidement une mauvaise réputation. Une partie des joueurs affirme que ces composants font baisser les performances, d’autres qu’ils entrainent des plantages de leur PC. D’autres encore pestent que leur jeu ne fonctionne plus.
Dans le cas des jeux vidéo, et à l’instar des DRM, il s’agit le plus souvent d’un code en espace noyau. L’objectif, pour le développeur, est d’empêcher les tricheurs de modifier en temps réel les valeurs résidant en mémoire et d’autres aspects d’un jeu, afin d’en tirer un bénéfice lors de matchs, voire de compétitions. Des noms comme Easy Cheat, Denuvo ou encore Enigma sont courants. Souvent, les mécanismes s’occupent à la fois de la protection contre la copie (DRM) et de celle contre la triche, comme Enigma de Capcom.
Les exemples sont nombreux. Sur la seule année 2024, on pourrait citer le choix de Capcom de répercuter Enigma sur l’intégralité de son catalogue présent sur Steam. Début septembre, la sortie du très attendu Warhammer 40K Space Marine 2 s’est faite avec une annonce importante de son éditeur, Saber Interactive : non seulement le jeu n’intègre pas Denuvo, mais l’éditeur a bien pris soin de l’indiquer dans sa FAQ. Plus récemment encore, on apprenait qu’EA avait répercuté son DRM sur Battlefield 1, rendant le jeu inexploitable sur Linux, comme les autres titres du catalogue.
La présence de solutions anti-triche doit être affichée sur Steam
Dans un billet publié la semaine dernière, Valve veut éclaircir la situation : « Ces derniers temps, de plus en plus de développeurs nous ont dit qu’ils cherchaient la bonne façon de partager avec les joueurs les informations relatives à l’anti-triche de leur jeu. Dans le même temps, les joueurs ont demandé plus de transparence sur les services anti-triche utilisés dans les jeux, ainsi que sur l’existence de tout logiciel supplémentaire qui sera installé dans le jeu ».
En conséquence, toutes les fiches vont être équipées d’un nouvel encart devant indiquer, sur un fond en dégradé de beige, si le titre contient un tel mécanisme.
Dans un premier temps, la mesure va concerner les nouveaux jeux. Valve indique dans son billet ce que les éditeurs trouveront désormais dans le paramétrage de la fiche de leur titre. Mais la société précise aussi qu’elle communique actuellement avec les sociétés et développeurs indépendants derrière les titres actuellement présents pour qu’ils remplissent aussi la fiche.
Notez que si Valve fait explicitement comprendre le caractère obligatoire de la démarche, elle ne donne aucune date limite.
Des informations à préciser
Tout aussi intéressant, Valve rend également obligatoire certaines informations. Les éditeurs devront ainsi indiquer si le mécanisme s’installe en espace noyau sur le système d’exploitation. Dans le sillage de l’énorme panne CrowdStrike, une partie du public est devenue plus sensible sur ces questions. Steam proposant une liste des solutions anti-triche les plus courantes, la case sera automatiquement cochée le cas échéant.
En outre, des informations devront être données sur la manière de désinstaller le logiciel anti-triche: « Votre script de désinstallation devrait déjà nettoyer tous les fichiers créés ou modifiés par votre processus d’installation. Cependant, nous savons que certains jeux plus anciens ne suppriment pas complètement les fichiers lors de la désinstallation et qu’il n’est plus possible de mettre à jour le jeu. Les joueurs doivent savoir si les utilitaires anti-triche ont laissé des fichiers derrière eux, en particulier ceux qui modifient les fichiers du noyau du système d’exploitation », explique Valve.
Valve ajoute que les jeux en cours d’examen pour publication sur Steam doivent posséder ces informations. Si elles n’y sont pas, l’examen n’aboutira pas et il sera demandé des renseignements supplémentaires. Et ce, même si ces derniers étaient intégrés dans le descriptif général. Valve tient à ce que l’information soit présente dans l’encart prévu.
On « n’achète pas » un jeu
Puisque l’on évoque la question des informations affichées par Steam, la boutique a été contrainte il y a quelques semaines d’en ajouter une autre : que l’on n’achète pas vraiment un jeu et que le paiement ne donne droit qu’à une licence d’utilisation. Plus précisément : « L’achat d’un produit numérique accorde une licence pour le produit sur Steam ».
Bien que Steam affiche désormais cette mention partout dans le monde, c’est la conséquence d’une loi californienne à venir. Signée le 26 septembre par le gouverneur, elle est estampillée AB 2426 et s’attaque notamment à la publicité mensongère sur les biens numériques.
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